Le 23 mars dernier, les étudiants sénégalais et africains, basés aux Etats- Unis, ont rencontré au Yale Club le président du parti Rewmi, par ailleurs président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), Idrissa Séck. Il était question lors de cette rencontre d’échanger avec la 4e personnalité de l’Etat sur les risques de violences, notamment politiques, mais aussi sur la lancinante question du troisième mandat au Sénégal. D’après le leader du parti Rewmi, sa position par rapport au nombre de mandats du président de la République reste inchangée.
« Retenez que du Sopi d’hier, avec Me Abdoulaye Wade, au Rewmi d’aujourd’hui, avec Idy, je poursuis invraisemblable et inlassablement le même projet politique dont les piliers demeurent constants. L’un de ces piliers est de faire de notre pays, un pays souverain, respecté par tous ses partenaires, doté de moyens sécuritaires appropriés en personnel, équipements et infrastructures pour faire face efficacement aux menaces extérieures et intérieures afin d’offrir aux citoyens, comme aux étrangers vivants parmi nous, un environnement pacifié et sécurisé pour l’exercice de leurs activités légitimes, théorise le président du Conseil économique, social et environnemental.
Toujours sur la question du troisième mandat, Idrissa Seck a voulu être clair. Il déclare que «le projet Sopi d’hier et celui de Rewmi d’aujourd’hui ont toujours voulu faire du Sénégal, une démocratie majeure où le pouvoir se transmet par intervalles réguliers et n’excédant pas dix ans. C’est cela qui a justifié son combat acharné contre le projet de troisième mandat du Président Abdoulaye Wade, même s’il qualifie ce dernier de grand leader africain d’exception. D’après lui, Me Abdoulaye Wade pouvait bénéficier d’une sortie honorable, à l’image de Nelson Mandela, n’eût été sa volonté de faire un troisième mandat et la dévolution monarchique du pouvoir.
Selon toujours le leader de Rewmi, le Sénégal qu’il souhaite voir est «un Sénégal où l’on ne marche pas sur des cadavres pour accéder au pouvoir ou s’y maintenir. Sur le plan diplomatique, il pense que le Sénégal doit mener une diplomatie de bon voisinage qui promeut l’intégration africaine et de participation à la promotion de la liberté, de la paix et de la stabilité dans le monde. Idrissa Seck justifie son choix d’accompagner le chef de l’Etat, Macky Sall, dans le but de participer à la stabilité et éviter toutes formes de violences pouvant déstabiliser le pays. Ce qui peut placer le pays en position de vulnérabilité vis-à-vis de l’extérieur.
Pour le deuxième point de son argumentaire pour légitimer son compagnonnage avec le Président Sall, Idrissa Seck estime qu’il fallait faire un bloc en vue d’atténuer l’impact plus que néfaste des conséquences du Covid-19. En sus de cela, une autre crise majeure, c’est-à-dire la guerre en Ukraine, vient conforter cette position d’unité. Le Président du Cese croit que le Sénégal pouvait basculer dans le cercle de feux qui ceinture les pays de l’Afrique de l’Ouest, tels que le Mali, le Burkina Faso, la Guinée Conakry où sévissent les fléaux de terrorisme, d’extrémisme et de djihadisme.
D’après le président de Rewmi, il ne regrette rien de son choix de travailler aux côtés du Président Sall. Si c’est cette démarche et ce choix politique qu’on qualifie de tortuosité, Idrissa Seck va répondre qu’il l’assume entièrement et assure qu’il ne nourrit aucun regret. La paix et la stabilité du pays en valent le coût, dit-il.
Avec L’Obs
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