Guerre Israël-Hamas: fragile trêve dans la bande de Gaza

La trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza a débuté officiellement ce vendredi matin 24 novembre, elle sera suivie par la libération de 13 otages, premiers signes de répit après des semaines de guerre dans une bande de Gaza totalement à l’agonie.

■ La trêve de quatre jours dans la bande de Gaza a débuté ce vendredi 24 novembre à 5h00 TU, 7h heure locale. La libération d’otages israéliens interviendra dans l’après-midi à partir de 14h00 TU. Un premier groupe de 13 civils quittera le territoire palestinien. L’accord prévoit la libération de 50 otages – des femmes et des enfants – aux mains du Hamas en échange de la libération de prisonniers palestiniens.

■ Selon des informations en provenance de la bande de Gaza relayées par Haaretz, des Palestiniens qui tentaient de passer du sud au nord de la bande de Gaza ont été blessés par des tirs de l’armée israélienne.

■ Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a réaffirmé la détermination d’Israël à poursuivre la guerre.

■ Le bilan des bombardements israéliens dans la bande de Gaza a atteint les 14 854 morts depuis le début de la guerre le 7 octobre, dont 6 150 enfants et 4 000 femmes, selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans l’enclave palestinienne. Depuis cette date, plus de 1 200 Israéliens ont été tués. L’armée israélienne fait état de 239 personnes retenues en otage par le mouvement islamiste palestinien.

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Des sirènes d’alerte retentissent à Eilat

Des sirènes ont retenti ce vendredi à Eilat, station balnéaire israélienne située au sud de la mer Rouge, a annoncé l’armée, mettant en garde contre une éventuelle attaque aérienne à longue portée en provenance du Yémen. Les Houthis yéménites ont déjà lancé des drones et des missiles sur Israël en solidarité avec les militants palestiniens qu’Israël combat dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.

La trêve annoncée à Gaza et la libération des premiers otages à la Une de la presse internationale

L’armée israélienne tire sur des Palestiniens qui tentaient de se rendre dans le nord de la bande de Gaza

Selon des informations en provenance de la bande de Gaza relayées par Haaretz, 15 Palestiniens qui tentaient de passer du sud au nord de la bande de Gaza ont été blessés par des tirs de l’armée israélienne. Ils ont été évacués vers un hôpital de Deir al-Balah, au centre de la bande de Gaza.

« Le mouvement des habitants du sud de la bande vers le nord ne sera en aucun cas autorisé, écrit le colonel Avichay Adraee, porte-parole arabophone de l’armée israélienne, dans un message diffusé sur X, mais uniquement du nord vers le sud. Nous vous appelons à ne pas vous approcher des forces militaires ni des zones situées au nord de Wadi Gaza. Profitez du temps pour faire le plein de besoins et organiser vos affaires. Le nord de la bande de Gaza est une zone de combat et il est interdit d’y séjourner. La guerre n’est pas finie, nous vous invitons donc à respecter les instructions et avertissements pour votre sécurité. »

24 femmes et 15 adolescents palestiniens bientôt libres

Israël va libérer aujourd’hui 39 prisonniers palestiniens, dont 24 femmes et 15 adolescents, en Cisjordanie occupée en échange de 13 otages qui doivent être libérés de la bande de Gaza par le Hamas, a déclaré un responsable palestinien. Les détenus, tous originaires de Cisjordanie occupée ou de Jérusalem, seront remis au Comité international de la Croix-Rouge à la prison militaire israélienne d’Ofer vers 16 heures (14 heures TU), a déclaré Qadura Fares, commissaire palestinien pour les prisonniers. En juillet, l’ONU estimait à 5 000 le nombre de détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, dont 160 enfants et 1 100 personnes en détention administrative, c’est-à-dire détenues sans charges pour une période indéfinie. Mais au cours des deux dernières semaines, l’armée israélienne a multiplié les raids et les arrestations de masse en Cisjordanie occupée, ainsi qu’à Jérusalem-Est. Le nombre de prisonniers aurait ainsi doublé.

 «Tout ce qui peut épargner la vie des civils est bien »

Joan Deas, directrice exécutive de l’Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient (Iremmo), diplômée du Master « Organisations internationales » de Sciences Po Grenoble et doctorante en science politique dans cette même institution, est la grande invitée internationale de RFI ce vendredi. Que peut-on espérer de cette trêve, doit-on redouter sa fragilité, quel avenir pour la paix dans cette région ?

Le Croissant-Rouge à l’œuvre

Dix ambulances du Croissant-Rouge, coordonnées et accompagnées par les Nations unies, sont parties ce vendredi matin de Khan Younès en direction de Gaza pour évacuer les blessés et malades de l’hôpital baptiste Ahli. 

Israël se prépare à libérer des prisonniers palestiniens

Selon le journal Haaretz, les services pénitentiaires israéliens commencent à libérer les détenus palestiniens sélectionnés pour l’échange d’otages. Ces prisonniers seront transférés de la prison d’Ofer au point de contrôle de Beituniya en Cisjordanie, d’où ils seront relâchés chez eux.

 Calme à la frontière israélo-libanaise depuis l’entrée en vigueur de la trêve à Gaza

Le calme règne dans la zone frontalière du sud du Liban ce vendredi, depuis l’entrée en vigueur de la trêve dans la bande de Gaza, selon l’agence officielle libanaise, un photographe de l’AFP et des habitants. « Un calme précaire règne à la frontière sud, avec le début de l’entrée en vigueur de la trêve humanitaire à Gaza à 7h00 du matin », a rapporté l’Agence nationale d’information (Ani, officielle). Un photographe de l’AFP dans la région frontalière de Marjayoun a indiqué avoir entendu des échanges de tirs dix minutes avant l’entrée en vigueur de la trêve à Gaza, avant que le calme ne revienne. Un habitant de la région frontalière d’Alma al-Chaab a également affirmé à l’AFP que « le calme régnait », ajoutant qu’il n’entendait pas « les avions israéliens ni même les avions de reconnaissance » qui survolaient jusque-là constamment le sud du Liban. Ce calme intervient au lendemain d’une journée au cours de laquelle le puissant Hezbollah pro-iranien a intensifié ses attaques contre l’armée israélienne, qui de son côté avait pilonné les zones frontalières du sud du Liban.

Une trêve fragile après une nuit de bombardements inédits sur la bande de Gaza

De part et d’autre on a pu signaler quelques violations durant le premier quart d’heure de la trêve, note Sami Boukhelifa, notre correspondant à Jérusalem. Mais depuis, les drones de renseignement israéliens ont bien quitté le ciel de Gaza. Et il n’y a plus de bombardements et de tirs d’artillerie. Contrairement à cette nuit, durant laquelle une pluie de bombes s’est abattue sur le nord de Gaza. « C’est l’une des pires depuis le début de la guerre », disent des témoins sur place. Et ce matin, une pluie de tracts tombe sur l’enclave palestinienne. Écrits en arabe, ils sont lâchés par milliers par les avions israéliens. Destinés à la population de Gaza, on peut y lire : « La guerre n’est pas finie. Cette trêve humanitaire est temporaire. Le nord de Gaza est une zone de guerre. Il est interdit d’y accéder. Pour votre sécurité, restez dans le Sud ».

Quelque 130 000 litres de carburant acheminés chaque jour à Gaza

L’Égypte a indiqué que 130 000 litres de carburant seraient acheminés chaque jour à Gaza et que 200 camions transportant de l’aide entreraient quotidiennement dans l’enclave pendant que les armes se taisent.

Le Qatar, médiateur-clé entre le Hamas et Israël

Avec cette nouvelle libération d’otages qui se profile, le Qatar assied un peu plus sa position de principal médiateur dans la guerre entre Israël et le Hamas. Le petit émirat du Golfe avait déjà obtenu la libération de deux otages américaines, le mois dernier, deux semaines après l’attaque du Hamas. Un haut responsable qatarien, cité par Le Monde, évoque des négociations « très difficiles au début, presque impossibles, tant le niveau de colère était élevé ». La persévérance et les talents diplomatiques des officiels qui n’en sont pas à leurs premiers efforts de médiation, ont fini par payer. L’émirat accueille depuis 2012 le bureau politique du Hamas et son chef Ismail Haniyeh. Bailleur de fonds du mouvement islamiste à Gaza, il entretient des relations avec l’Iran. Mais il est aussi un allié des États-Unis et abrite, à ce titre, la plus importante base américaine à l’étranger. Ce grand écart lui permet de parler à toutes les parties et de les faire dialoguer à distance. Selon un dirigeant qatarien interrogé par Le Monde, les États-Unis avaient chargé le Qatar d’ouvrir un canal de communication avec le Hamas, qu’ils considèrent comme une organisation terroriste, juste après leur victoire électorale de 2006. 

L’armée israélienne affirme avoir détruit un tunnel sous l’hôpital al-Chifa

Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, l’armée israélienne a annoncé avoir détruit, avant l’entrée en vigueur de la trêve, « un tunnel et plusieurs ouvertures de tunnels dans la zone de l’hôpital al-Chifa ».

Le Royaume-Uni accroît son aide pour la bande de Gaza

Londres va fournir 30 millions de livres (37,38 millions de dollars) d’aide humanitaire supplémentaire à Gaza, a déclaré ce vendredi le ministre des Affaires étrangères David Cameron, qui se rend dans les territoires palestiniens occupés au deuxième jour de sa visite dans la région. M. Cameron rencontrera des dirigeants palestiniens et des organismes d’aide. Jeudi, il a rencontré le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu. « Je suis fier qu’un quatrième vol britannique transportant des fournitures essentielles ait atterri en Égypte, et je peux annoncer un nouveau financement de 30 millions de livres sterling qui sera consacré à l’aide vitale telle que les abris et les fournitures médicales », a-t-il affirmé. Cette nouvelle promesse doublera le montant de l’aide supplémentaire que la Grande-Bretagne s’est engagée à fournir à Gaza depuis le début du conflit en octobre.

L’acheminement de l’aide, un défi logistique énorme

La trêve qui doit durer quatre jours devrait permettre l’entrée d’une aide humanitaire accrue dans l’enclave palestinienne où deux millions de personnes cherchent à manger et à boire aujourd’hui, et qui sont en défaut de soin. Mais l’acheminement de cette aide reste un défi logistique important et quatre jours de trêve pourraient ne pas suffire, estime Jean-François Corty, vice-président de Médecins du Monde, une organisation médicale présente dans la bande de Gaza. « Cette aide, elle est déjà prépositionnée, explique-t-il au micro de Guilhem Delteil, du service international de RFI. Il y a de nombreux camions depuis plusieurs semaines remplis de nourriture, d’eau, de médicaments, de fioul qui sont prépositionnés. Côté égyptien, Médecins du Monde a un fret de six tonnes qui est déjà en place, prêt à entrer avec le Croissant-Rouge égyptien, dans lequel il y a de quoi traiter des patients pour environ trois mois, 20 000 patients. Donc tout ce matériel est là. Il y a un défi logistique qui est important. Il n’y a pour l’instant qu’un seul passage aujourd’hui, celui de Rafah, qui est ouvert. On estime qu’il faudrait qu’il y ait d’autres passages aussi, avec une capacité logistique de contrôle, parce que c’est ce qu’il va se passer : tous les camions vont être contrôlés pour s’assurer qu’il n’y ait pas autre chose que de l’eau, de la nourriture, des médicaments ou du fioul, et ça prend du temps. Il y a un défi logistique et opérationnel important qui nous font dire que sur ces quatre jours, s’il s’agit simplement de remplir quelques stocks auxquels la population n’aura pas accès, qui éventuellement seront à nouveau détruits parce que différents stocks ont été détruits par des bombardements les jours précédents, alors on peut être inquiets de l’efficacité de cette fenêtre temporaire brève. »

Dans le cadre de cette trêve, peut-on envisager éventuellement qu’il y ait plus de blessés qui sortent de la bande de Gaza pour être traités à l’étranger ? « Pour cela, il faut une logistique aussi, il faut des ambulances, il faut des médecins ou des soignants pour pouvoir transférer des malades en statut clinique instable, et c’est au moins 30 000 blessés, il faut y ajouter tous les malades chroniques qui ont besoin d’un suivi médical. Donc en quatre jours, compte tenu du nombre de malades et de blessés dans la plupart hôpitaux qui ont besoin de transférer ces patients parce qu’ils ne peuvent plus les prendre en charge, il y a un défi monstrueux avec une faisabilité très réduite. »

Les camions d’aide humanitaire pénètrent dans la bande de Gaza par le point de passage de Rafah

La trêve temporaire en place depuis une heure

La ministre française des Affaires étrangères en Chine pour évoquer la guerre

La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a rencontré ce vendredi à Pékin le Premier ministre chinois Li Qiang, au début d’une courte visite axée sur la guerre Israël-Hamas, les échanges universitaires et la culture. « La Chine est un acteur qui pèse plus qu’avant dans la région » en raison notamment de sa « relation importante, forte, avec l’Iran », a indiqué une source diplomatique à des journalistes français dont l’AFP. Catherine Colonna a rappelé à son interlocuteur que la Chine et la France sont « membres permanents du Conseil de sécurité » et ont, à ce titre, « des responsabilités mondiales ».

Raid sur l’hôpital indonésien de Gaza durant la nuit

Environ deux heures avant l’entrée en vigueur de la trêve, le directeur général du ministère de la Santé de l’administration du Hamas, Mounir Al-Barsh, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que des soldats israéliens « menaient un raid dans l’hôpital indonésien » où 200 patients sont toujours traités. Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas fait de commentaires sur la situation dans cet hôpital.

Quid du processus de libération ?

Comment va se dérouler la libération des otages et des prisonniers palestiniens

Beaucoup de tensions se font sentir, particulièrement en amont de cette seconde phase. Les familles des 13 otages libérables aujourd’hui sont prévenues, explique Michel Paul, notre correspondant à Jérusalem. Si tout va bien donc, ces otages, des femmes et des enfants, seront remis à la Croix-Rouge à Gaza et exfiltrés de l’enclave palestinienne par le Sud, le point de passage de Rafah où ils seront accueillis par une équipe israélienne. Placés dans un avion à El-Arish, ils seront ensuite dirigés vers les hôpitaux israéliens. Un dispositif spécial est mis en place pour les accueillir qui comprend la rencontre avec leurs familles mais aussi un débriefing sécuritaire et une prise en charge psychologique. Il ne faut pas oublier que pour certains, ils apprendront le sort tragique de leurs proches. Pour ce qui est des détenus palestiniens, au nombre de 50, qui seront libérés aujourd’hui, cela se passera à Jérusalem. Ils seront accueillis et identifiés par la Croix-Rouge et une équipe égyptienne. Il faut préciser que la quasi-totalité de ces détenus, des femmes et des mineures, sont originaires de la Cisjordanie et de Jérusalem-est.

L’armée israélienne met en garde les Palestiniens de Gaza

La trêve démarre officiellement dans la bande de Gaza après une nuit de combats

La mise en place de la trêve et le début de la libération des otages et détenus palestiniens à 16h heure locale sont les deux temps forts de cette journée tant attendue, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. Israël lance une mise en garde : toute violation de l’accord provoquera une forte réaction. Au cours des dernières heures, on a pu noter d’intenses bombardements aériens, pilonnages d’artillerie et des combats, notamment dans les camps de réfugiés à Jabalya et Nusseirat. Dans le sud de la bande de Gaza, Israël affirme avoir éliminé Amar Abu Jalalah, un Palestinien présenté comme un « haut responsable des forces navales du Hamas » par l’armée israélienne. Et il y a eu aussi des tirs de roquettes depuis Gaza sur des localités israéliennes de la périphérie de l’enclave palestinienne. Quatre jours de cessez-le-feu débutent donc, avec possibilité de prolongation. Israël affirme préparer la suite de son opération terrestre, cette fois dans le sud de la bande de Gaza.

Un vol spécial ramène 103 Russes évacués de Gaza

Un avion spécial a ramené à Moscou 103 ressortissants russes évacués de Gaza, a annoncé tôt ce vendredi le ministère russe des Situations d’urgence. Dans un message publié sur Telegram, le ministère a indiqué que le groupe était rentré chez lui à bord d’un avion Iliouchine-76 affrété par le ministère. 101 ressortissants russes ont été emmenés de Gaza en Égypte au cours des dernières 24 heures, ce qui porte à plus de 750 le nombre total de Russes évacués. Plus de 650 d’entre eux, dont au moins 300 enfants, ont été transportés par avion en Russie. Mercredi, le Kremlin a salué l’accord de cessez-le-feu à Gaza, comme la « première bonne nouvelle depuis longtemps » dans le conflit israélo-palestinien. Il a déclaré que les pauses humanitaires étaient le seul moyen de renforcer les efforts en vue d’un règlement durable.

Vaste manifestation pro-palestienne à Cuba en présence du chef de l’État

Le président cubain Miguel Diaz-Canel a pris jeudi la tête d’une vaste manifestation à La Havane en soutien aux Palestiniens, au cours de laquelle les États-Unis ont été aussi critiqués pour leur soutien à Israël. Entouré de son épouse Lis Cuesta et du Premier ministre cubain, Manuel Marrero, le président cubain a pris la tête de la manifestation, lancée à l’appel de la Jeunesse communiste et qui s’est déroulée sur le Malecon, l’avenue côtière de La Havane où se trouve l’ambassade des États-Unis. Pendant près d’une heure, les manifestants ont agité des drapeaux palestiniens et des pancartes où l’on pouvait lire « Palestine libre », « Non au génocide. Vive la Palestine ». Plus de 100 000 Havanais ont participé à ce rassemblement, selon un décompte du ministère de l’Intérieur publié sur X. Étudiants, lycéens, ainsi que les employés des entreprises d’État avaient été appelés à participer à cette marche organisée le jour de la visite dans la capitale du représentant spécial de l’Union européenne pour les droits humains, Eamon Gilmore. Il s’agit de la plus grande manifestation organisée à Cuba depuis le début de la guerre.

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