Le Parlement européen doit adopter ce jeudi 19 octobre une résolution condamnant les attaques terroristes du Hamas contre Israël. Les eurodéputés ont pu rencontrer cette semaine des survivants israéliens de ces attaques et ont écouté leur récit glaçant de cette journée de terreur. Témoignages.
Il est 5h50 samedi 7 octobre lorsque les premières roquettes se font entendre dans le kibboutz de Nahal Oz, situé à proximité de la bande de Gaza. Elad Puterman fonce aussitôt dans l’abri de sa maison avec sa femme et son bébé de 7 mois. Commence alors pour la petite famille une journée de terreur pure.
« Vers 11 heures, j’ai commencé à entendre des appels, raconte-t-il. Ils essayaient de se faire passer pour des soldats israéliens, mais nous avons reconnu leur accent. Maria tenait ma fille par une main et un couteau dans l’autre. Moi, j’ai pris une hache. C’est tout ce que nous avions. »
Les hommes du Hamas finissent par trouver la porte de l’abri et tentent de l’ouvrir, sans y parvenir. « Par chance, il y avait un loquet sur la porte, poursuit Elad Puterman. C’est le locataire précédent qui l’avait installé, et ça nous sauvé la vie… Ce qui nous a sauvé aussi, c’est que notre bébé n’a pas pleuré, pas une seule fois. Vous savez, par rapport aux autres, ce qui nous est arrivé, ce n’est rien du tout ! C’est juste l’histoire de parents qui ont la chance d’être en vie parce que leur bébé est resté silencieux. »
Depuis le 7 octobre, Elad tient le compte des victimes de son kibboutz, les morts, les blessés, les otages. Lui a tout perdu, sa maison, son travail, mais il se considère comme un miraculé.
Danielle Galliai-Kind, elle, est venue à Strasbourg pour raconter l’enlèvement de Yarden Roman-Gat, l’une de ses proches, le 7 octobre dernier. Son mari et sa fille de trois ans ont pu échapper à leurs ravisseurs, mais elle se trouve toujours aux mains du Hamas.
« Ils ont été emmenés en voiture depuis le kibboutz Be’eri et juste avant la frontière, ils ont tenté leur chance et ont sauté de la voiture. Ils ont couru pour sauver leur vie, les hommes du Hamas leur tiraient dessus et au bout d’un moment Yarden a compris qu’elle ne serait pas capable de sauver sa fille de trois ans. Alors, elle l’a donnée à son mari et lui a dit ce que toute mère au monde aurait dit : « sauve là ! » Maintenant, son mari et sa fille sont sains et saufs. Yarden, elle, elle s’est arrêtée de courir, elle a essayé de se cacher derrière un arbre et c’est le dernier endroit où elle a été aperçue. Des recherches ont été faites et nous savons maintenant avec certitude qu’elle est en vie, et qu’elle est otage du Hamas. »
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