La région de Bakhmout résiste toujours, mais l’étau se resserre. Tchassiv Yar, où les civils s’accrochent, est un village bourré d’artillerie ukrainienne, à 15 kilomètres du front et qui pourrait tomber juste après la ville-symbole.
« Entrez, entrez ! », lance avec un grand sourire Alina, qui fume une cigarette devant son épicerie, comme si de rien n’était. Après tout, pourquoi devrait-elle s’inquiéter ?
« Les militaires sont là, pourquoi je ne ferais pas la même chose ? Oui, oui, je suis un peu folle, concède-t-elle. Mais tout le monde aide comme il peut. Moi, les armes, ça me fait peur alors, je reste et je leur vends du pain et des saucisses ».
« Ils n’arriveront pas jusqu’ici ! »
L’arrivée des Russes par ici et la possible invasion de son quartier, elle ne veut même pas y penser. « Ils n’arriveront pas jusqu’ici ! L’armée va les arrêter », assure-t-elle.
Alina veut garder le moral jusqu’au bout, alors qu’il n’y a plus d’électricité en ville depuis 15 jours, plus de chauffage, plus d’eau courante et en cas de pépin, encore moins d’hôpitaux pour accueillir les blessés.
« Mais ça va aller ! On a une trousse de pharmacie. Moi, je fais tout ce que vous voulez, médecin, infirmer, technicien. Oui oui, on mettra un coup de bandage, on désinfectera et puis voilà », lance Alina en riant.
Progression russe
Ces dernières semaines, les forces russes avaient progressé au nord et au sud de Bakhmout, coupant trois des quatre routes d’approvisionnement ukrainiennes et rendant la position des défenseurs de plus en plus précaire. L’état-major ukrainien n’a donné aucune précision sur la situation à Bakhmout vendredi, se contentant de signaler que l’armée avait repoussé 85 attaques russes sur l’ensemble du front ces derniers jours.
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