Guerre au Soudan: un Centrafricain raconte ses conditions de survie de plus en plus difficiles

À Port-Soudan, ville côtière de la mer Rouge, il y aurait environ 4 500 déplacés selon le HCR, près de 6 mois après le début de la guerre dans ce pays. Le Centrafricain Mounir Saddam raconte ses conditions de survie de plus en plus difficiles sur place.

Au Soudan, près de 6 mois après le début du conflit, plus de 4,4 millions de personnes sont toujours déplacées à l’intérieur du pays. La plupart ont fui la capitale Khartoum, dès le début des combats entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide du général Hemedti le 15 avril dernier. Parmi eux de nombreux étrangers, ils seraient aujourd’hui environ 120 000 selon le Haut-commissaire aux réfugiés (HCR). Des Sud-Soudanais, des Congolais, des Érythréens, des Syriens et des Centrafricains qui cherchent à quitter le pays.

Mounir Saddam, lui, est centrafricain. Il vit au Soudan depuis 8 ans. Quand les combats ont éclaté à Khartoum, il a fui la capitale avec sa famille, direction Port-Soudan pour tenter de quitter le pays. Depuis il est bloqué dans cette ville côtière de la mer Rouge.

« Nous, on est que de pauvres réfugiés »

Il vit avec sa femme et ses deux enfants dans une école transformée en camp de réfugiés. Les conditions sont de plus en plus difficiles, explique-t-il, l’aide humanitaire n’arrive plus. « Nous dormons sur les bancs de l’école avec des cartons, raconte-t-il au micro d’Alexandra Brangeon. Et ça fait presque deux mois que la nourriture n’est pas distribuée. Donc, c’est nous-mêmes qui devons aller chercher à manger. Je sors parfois, je trouve des bricoles à faire pour avoir un peu de sous pour acheter des choses pour la famille à la maison. Parfois nous ne mangeons pas dans la journée. Les petites choses qu’on a, on les donne aux enfants. Et nous, on reste comme ça ».

Plus le conflit s’éternise, plus la situation devient tendue avec les habitants, l’afflux de réfugiés, l’inflation des prix… Certains les accusent même d’appuyer les FSR : « Tout ce qui est étranger, surtout nous les Centrafricains, certains Tchadiens et certains Nigérians on nous accuse en disant qu’il y a beaucoup d’étrangers qui sont dans les Forces de soutien rapide. C’est ça qui nous fait peur aussi, de nous faire arrêter et de rester en prison durant des mois. Nous, on est que de pauvres réfugiés ».

Selon le HCR, il y aurait environ 4 500 déplacés à Port-Soudan, dont la moitié des non-Soudanais qui attendent d’être évacués dans les pays limitrophes.

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