Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a donné son feu vert à de nouveaux pourparlers en vue d’une trêve à Gaza. Mais en attendant, le territoire palestinien assiégé est bombardé sans relâche par l’armée israélienne depuis presque six mois. À Gaza, la nouvelle de ces discussions en vue d’une trêve est accueillie avec beaucoup de prudence.
Les jours se suivent, la guerre se poursuit et l’espoir d’un cessez-le-feu s’amenuise dans la bande de Gaza, pointe notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa. Une trêve était espérée pour le début du mois de ramadan. Ce 29 mars marque le troisième vendredi du mois sacré pour les musulmans et rien n’a changé.
Les bombes israéliennes écrasent toujours le territoire palestinien. « Du nord au sud, aucune région n’est épargnée », raconte Asma à RFI. Cette Gazaouie est actuellement réfugiée à Rafah. « La nuit a été dure. Il y a eu des bombardements proches de nous. Ils ont attaqué et détruit des maisons à Rafah ». Les raids israéliens des dernières 24 heures ont fait au moins 71 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas. Au total, plus de 32 623 Palestiniens ont été tués dans l’offensive israélienne de représailles, d’après la même source.
Depuis le mois d’octobre et dans la foulée de l’attaque du Hamas qui a fait plus de 1 000 morts en Israël, l’aviation israélienne bombarde intégralement l’enclave palestinienne. Mais les troupes au sol mènent des offensives par étape. Le nord de Gaza, la ville de Gaza, Khan Younès… L’objectif final est Rafah, où seraient retranchés les combattants du Hamas, selon le Premier ministre Benyamin Netanyahu. « On espère qu’il n’y aura pas d’attaque terrestre à Rafah. Afin qu’on puisse rester ici jusqu’à la fin de la guerre. Si l’armée entre à Rafah, ça sera une catastrophe » explique Asma. Près de 1,5 million de Gazaouis ont trouvé refuge, sur ordre de l’armée israélienne, à Rafah.
Dans le même temps, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a donné vendredi son feu vert à de nouveaux pourparlers en vue d’une trêve dans le territoire palestinien de Gaza. Ces derniers mois, plusieurs sessions de négociations ont eu lieu via les médiateurs internationaux – Égypte, Qatar et États-Unis -, mais sans résultat, les protagonistes s’accusant mutuellement de bloquer les discussions.
Depuis le début de la guerre, une seule trêve d’une semaine a été instaurée fin novembre. Elle avait permis la libération d’une centaine d’otages enlevés pendant l’attaque du 7 octobre en échange de prisonniers palestiniens incarcérés par Israël.
Vendredi, Israël a aussi affirmé ne pas s’occuper de la distribution de nourriture à Gaza, accusant des agences de l’ONU d’être incapables de gérer la quantité d’aide qui y arrive chaque jour. Il a aussi mis en cause un rapport onusien qui a mis en garde contre le risque de famine dans le territoire palestinien, jugeant qu’il contenait notamment des « inexactitudes ». Face à l’entrée au compte-gouttes de l’aide par voie terrestre via Rafah, strictement contrôlée par Israël, plusieurs pays organisent quotidiennement des parachutages de vivres. Mais cela reste très insuffisant.
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