
Lors d’un face à face avec la presse ce lundi 24 février 2025, Thierno Alassane Sall, n’a pas mâché ses mots à l’égard du nouveau régime en place, qu’il a vivement critiqué. S’attaquant au tandem Ousmane Sonko et Diomaye Faye, il a dressé un tableau accablant de la situation économique et sociale du Sénégal, mettant en relief, chiffres à l’appui, l’ampleur des difficultés actuelles.
Explosion du service de la dette publique
L’un des points majeurs de sa critique porte sur la gestion de la dette publique. Selon Thierno Alassane Sall, cette dernière a pris une ampleur inquiétante sous le régime actuel, représentant désormais 40 % des dépenses budgétaires du pays. Pour l’année 2025, le service de la dette atteint un chiffre vertigineux de 3 855 milliards de FCFA. Soit un besoin moyen de 321 milliards de FCFA par mois pour rembourser les dettes laissées par le gouvernement précédent. Cette situation, selon monsieur Sall, met une pression énorme sur les finances publiques, limitant ainsi la capacité de l’État à investir dans des secteurs essentiels tels que l’éducation et la santé.
Contradictions sur la gestion de la dette
Malgré les discours répétés sur le poids excessif de la dette, le gouvernement semble persister dans la logique des emprunts massifs, selon Thierno Alassane Sall. Il a pointé du doigt le recours à 4 574 milliards de FCFA d’emprunts supplémentaires en 2025, soulignant l’ironie de la situation : bien que l’État critique la dette, il continue d’en accumuler. Ce qui pose de sérieuses interrogations sur la cohérence de la gestion économique du pays.
La hausse de la masse salariale et la gestion des privilèges
Sur la question des finances publiques, Thierno Alassane Sall a aussi critiqué la hausse de la masse salariale, qu’il a jugée mal gérée. Il a regretté que le Premier ministre ne mène pas une analyse approfondie de la situation. En ce qui concerne les régimes de privilèges, et au lieu de cela, s’attaque de manière générale aux médecins et aux bénéficiaires de fonds communs, sans distinction des bénéficiaires réels de ces privilèges.
Licenciements massifs et impact social
Thierno Alassane Sall n’a pas non plus manqué de dénoncer les licenciements massifs opérés par le gouvernement. Il a souligné l’absence d’une approche concertée ou de solutions alternatives viables pour les milliers de Sénégalais concernés par ces suppressions d’emplois. Il a également exprimé son inquiétude quant à l’impact de ces licenciements sur la jeunesse. Il a rappelé les promesses électorales de création d’emplois qui semblent désormais balayées par les politiques actuelles. Selon lui, cela laisse présager un chômage encore plus grave, notamment avec les annonces de plan de rigueur.
Coût de la vie et tensions sociales
La situation économique, marquée par un coût de la vie insoutenable pour de nombreux Sénégalais, a également été un point de friction majeur. Thierno Alassane Sall a dénoncé le fardeau quotidien que représente l’inflation et la hausse des prix pour des millions de citoyens.
Les partenaires sociaux se sont également montrés de plus en colère face à la gestion des affaires publiques. Un mécontentement qui, selon le leader de la République des Valeurs, est un signe évident du malaise social croissant.
L’affaire du décret perdu et l’inaction gouvernementale
Par ailleurs, Thierno Alassane Sall a soulevé l’affaire du décret perdu concernant le Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur (SAES), fustigeant la duplicité ou l’incurie du gouvernement. Il a estimé qu’un gouvernement incapable de réimprimer et signer un texte fondamental ayant fait l’objet de tous les accords depuis plus de six mois n’était tout simplement pas sérieux et ne pouvait pas inspirer confiance.
Silence sur des affaires de corruption
Enfin, Thierno Alassane Sall a exprimé son étonnement face au silence total entourant plusieurs dossiers sensibles, dont la corruption présumée des magistrats. Il a souligné l’absence de transparence et d’action dans une affaire impliquant de hautes autorités, notamment celles chargées de statuer sur la constitutionnalité des lois. Il a aussi évoqué sa propre plainte relative à l’ONAS, soulignant que ces dossiers restaient inexpliqués et sans réponse.
Dans l’ensemble, la conférence de presse de Thierno Alassane Sall a dressé un portrait particulièrement critique du gouvernement actuel. Qu’il accuse de manquer de cohérence, de dialogue social, et d’efforts pour améliorer véritablement la situation économique et sociale du pays.
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