Gestion de l’eau : une organisation panafricaine demande au président Bassirou Diomaye Faye d’expulser toutes les multinationales

Félicitant le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye pour son élection, la Coalition africaine Notre eau, notre droit (OWORAC) demande un contrôle démocratique des services de l’eau au Sénégal et l’expulsion des multinationale de l’eau, dans un communiqué.

« Le chemin vers les élections de 2024 a été semé d’embüches qui ont menacé le tissu de la nation et la volonté collective du peuple. Cependant, la résilience du peuple sénégalais et son engagement à sauvegarder la démocratie ont prévalu», lit-on dans le document.

« Alors que le peuple sénégalais entame un nouveau chapitre de sa démocratie, OWORAC reconnait l’énorme responsabilité qui incombe au président Bassirou Diomaye FAYE et à son nouveau cabinet. Nous nous en tenons à la déclaration prometteuse du Président le peuple sénégalais a choisi de rompre avec le passé. Ce passé est caractérisé par un manque d’accès aux services public de base, comme l’approvisionnement en eau pour un pourcentage significatif de la population sénégalaise, en particulier dans les zones rurales », poursuit la note.

Selon l’organisation dont

Water Citizens Network, au Ghana, dans les zones rurales, la gestion de l’eau se faisait à travers les ASUFOR (Association des Usagers de Forages), et la population avait de l’eau en qualité et en quantité suffisante. Les branchements au réseau coutaient pas plus de 30 euros. Les gestionnaires de l’Asufor dans beaucoup de zones avaient aussi développé un système de solidarité qui faisait que personne n’était privé d’eau. Ainsi, ceux qui n’arrivaient pas à payer leurs factures à temps bénéficiaient de moratoire, de paiement différé ou simplement d’annulation de facture (dans les cas où il est évident que la personne est incapable de payer la facture).

Ainsi, la gestion communautaire de l’eau dans les zones rurales a généré des bénéfices qui ont permis la construction de salle de classe pour des écoles des centres de santé dans certains cas, mais aussi de payer de payer le personnel de santé ou encore de payer la location de logement pour les étudiants à Dakar. L’eau était aussi gratuite dans les lieux de culte, les écoles et les hôpitaux.

Cependant, en 2018, à travers la loi 2014 N° 18 12 2014, la méthode de gestion de l’hydraulique rural a été réformé, rappelle-t-il. Cette réforme a permis à l’Etat du Sénégal de signer des contrats de longue durée avec des concessionnaires ou fermiers privés comme Aquatex. FlexEau ou encore SDER (qui est une filiale du groupe Eranove) et ainsi beaucoup d’Asufor ont a été dissoutes.

Mais, avec l’arrivée des concessionnaires, le prix de l’eau est passé des 150FCFA (environs 0,22euros) à 250F (environs 0,38 curos), le branchement au réseau est passé à plus de 150 euros. Rappelons que la population dans les zones rurales est composée d’agriculteur qui ont des revenus basés sur l’agriculture. Cette agriculture est aussi devenue très aléatoire avec les changements climatiques qui réduisent la période hivernale de deux ou maximum trois mois.

Par ailleurs, avec les entreprises privées, la solidarité a aussi disparu, les lieux de culte, les hôpitaux, les écoles sont contraints de payer l’eau. Les populations qui n’ont pas le moyen de payer leur facture sont simplement privés d’eau.

« On peut la commune de Ngodiba comme est un exemple frappant des injustices liées à la privatisation des services d’eau au Sénégal. Les tensions entre la communauté et Aquatech se sont aggravées, entraînant non seulement la suspension de l’approvisionnement en eau, mais aussi l’arrestation de cinq personnes et la blessure de nombreuses autres», insistent les organisateurs.

Ainsi, selon les responsable, il est impératif de mettre fin à la marchandisation de l’eau et de garantir un accès universel. à tous les citoyens, indépendamment de leur localisation ou de leur statut socio-économique.

« Seul le contrôle public et la gestion démocratique des ressources en eau peuvent garantir le droit

à l’eau potable et apaiser les tensions dans les communautés où l’eau a été privatisée. Nous saluons donc les premières mesures prises par le Président pour auditer et évaluer tous les partenariats public-privé (PPP) dans l’État. Nous exhortons le nouveau gouvernement sénégalais à cœuvrer pour la promotion du contrôle démocratique total des services d’eau par le peuple sénégalais et à mettre fin à la privatisation de l’eau aussi bien en milieu urbain, périurbain et rural», lancent-ils.

Ils ajoutent que « l’accès à l’eau potable est un droit humain essentiel, et il est vital que le peuple sénégalais se voie accorder ce droit fondamental sans compromis».

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