Antonio Guterres est arrivé ce vendredi au point de passage de Rafah, l’unique ouverture sur Gaza qui ne soit pas aux mains d’Israël, pour préparer l’arrivée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. L’aide, qui aurait dû entrer ce 20 octobre, devrait pouvoir entrer « demain (samedi) ou dans ces eaux-là », a déclaré le responsable des situations d’urgence de l’ONU, Martin Griffiths. Quelque 2,3 millions d’habitants attendent désespérément l’ouverture du point de passage de Rafah.
Antonio Guterres a déclaré que des conditions restaient encore à remplir pour lever les obstacles à l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, rapporte notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti. Le secrétaire général de l’ONU n’a pas précisé dans sa conférence de presse à l’entrée égyptienne du point de passage de Rafah quelles étaient les conditions à remplir pour que l’accord de principe entre les États-Unis et Israël et les États-Unis et l’Égypte commence à être exécuté.
Il a indiqué avoir le cœur brisé de savoir que deux millions de personnes souffraient de manque de nourriture, d’eau et de médicaments alors que les camions porteurs de ces besoins étaient bloqués de ce côté de la frontière. « Il faut que ces camions entrent le plus vite possible et poursuivre les efforts pour qu’il y ait des convois d’aide à Gaza tous les jours », a ajouté Guterres. Le secrétaire général de l’ONU a enfin appelé à une trêve humanitaire pour faciliter le transit et la distribution de l’aide. Une opération extrêmement difficile en état de guerre.
« Nous sommes en négociations approfondies et avancées avec toutes les parties concernées pour garantir qu’une opération d’aide à Gaza démarre le plus rapidement possible », a déclaré un peu plus tôt M. Griffiths, cité par un porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) à Genève.
Le début de l’opération humanitaire dans le sud de la bande de Gaza n’est donc pas pour ce vendredi. L’Égypte affirme réparer l’infrastructure routière dans le secteur. « Pas pour aujourd’hui », estime-t-on du côté israélien. L’ouverture du couloir humanitaire à partir de l’Égypte via le point de passage de Rafah pourrait ainsi être repoussée à demain samedi ou dimanche, rapporte Michel Paul, notre correspondant à Jérusalem.
Sur place, on indique que les routes qui ont été bombardées par l’aviation israélienne sont toujours impraticables, mais les médias en Israël affirment que ce retard pourrait également être lié à la question des quelque 200 otages israéliens et internationaux retenus dans la bande de Gaza. Le blackout le plus complet est observé en tout cas autour d’éventuelles tractations à leur sujet.
Israël affirme qu’à ce stade, environ 700 000 réfugiés du nord de l’enclave palestinienne sont passés vers le côté sud et que leur nombre pourrait augmenter considérablement avec le début de la distribution de l’aide humanitaire. Le cabinet de guerre israélien a entériné l’offensive terrestre.
En attendant, al-Arich, à une cinquantaine de kilomètres de Gaza, croule sous l’aide venue des pays arabo-musulmans, et du reste du monde, de la Corée au Venezuela en passant par la Russie, relate Alexandre Buccianti. Il ne faut pas non plus oublier une bonne centaine de poids lourds porteurs d’aide égyptienne et qui attendent près de Rafah depuis huit jours.
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