Ce lundi 20 novembre, Shakira et le parquet espagnol ont scellé un accord mettant fin au procès pour fraude fiscale de la célèbre chanteuse, qui venait de s’ouvrir à Barcelone, en échange de la reconnaissance de sa culpabilité et du paiement d’une amende de plusieurs millions d’euros, a annoncé le président du tribunal.
Dans le cadre de cet accord, scellé ce 20 novembre avec le parquet espagnol, l’artiste colombienne Shakira Mebarak paiera une amende d’un montant de plus de 7,3 millions d’euros en échange de la suspension de son procès à Barcelone pour fraude fiscale, a indiqué le tribunal dans un communiqué. Elle a été par ailleurs condamnée à une peine de prison de trois ans avec sursis, qui sera commuée en sanction financière d’un montant équivalent à « 50% » de la fraude, selon les termes de l’accord scellé par la chanteuse avec le parquet et détaillé par le tribunal.
« Madame Mebarak a accepté un accord de conformité, a déclaré son avocate à notre correspondante à Barcelone, Élise Gazengel. Ce fut une décision difficile, très réfléchie mais qui n’en demeure pas moins difficile. Cette décision est motivée par la volonté de se concentrer sur l’éducation de ses fils et sur sa carrière professionnelle. »
« Reconnaissance des faits »
« Nous avions confiance en l’équipe juridique et étions très préparés pour le procès, convaincus qu’on pouvait prouver son innocence mais les circonstances ont changé et Madame Mebarak a choisi d’accepter cet accord pour les motifs que je viens d’expliquer. C’est un accord de conformité basé sur la reconnaissance des faits mais je vous répète : la décision a été motivée par des questions personnelles et sa volonté de se concentrer sur sa carrière professionnelle », a conclu Miriam Company Marsà, avocate de Shakira. La chanteuse a déjà versé par ailleurs 17,2 millions d’euros au fisc espagnol dans cette affaire, en vue de régulariser sa situation.
Vêtue d’un ensemble rose et portant des lunettes de soleil, l’artiste colombienne de 46 ans était entrée dans le tribunal barcelonais aux environs de 9h TU, ce lundi matin, sans faire de déclarations à la presse. Le parquet accusait Shakira de ne pas avoir payé ses impôts en Espagne en 2012, 2013 et 2014 alors que, selon lui, elle avait vécu ces années-là plus de 183 jours par an dans le pays, seuil au-delà duquel une personne doit y être considérée comme résidente fiscale. Du coup, le ministère public avait réclamé, avant ce procès, une peine de plus de huit ans de prison et une amende de 23,8 millions d’euros à son encontre.
« Pandora Papers »
Shakira, qui a vu son nom apparaître dans les « Pandora Papers », vaste enquête journalistique publiée fin 2021 et accusant plusieurs centaines de personnalités d’avoir dissimulé des avoirs dans des sociétés offshore, n’en a toutefois pas fini avec la justice espagnole. Le parquet a en effet entamé, cet été, une nouvelle procédure contre elle pour une autre fraude fiscale présumée en 2018, estimée à six millions d’euros.
Outre la chanteuse colombienne, de nombreuses personnalités ont eu des ennuis avec le fisc espagnol comme Cristiano Ronaldo ou Messi, condamnés à des peines de prison de moins de deux ans qu’ils n’ont pas eu à purger car leur casier judiciaire était vierge. L’ancien compagnon de Shakira, le footballeur Gerard Piqué avait lui été condamné en 2016 pour fraude fiscale et condamné à rembourser plus de 2,1 millions d’euros au fisc.
(Avec AFP)
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