Après quatre soirs de violences urbaines un peu partout en France suite à la mort, mardi 27 juin, de Nahel à Nanterre, tué lors d’un contrôle routier à Nanterre, en banlieue parisienne, la nuit du samedi 1er au dimanche 2 juillet a été plus calme, quelques heures après les funérailles du jeune homme. Le ministère de l’Intérieur a annoncé l’interpellation de 719 personnes. À L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), cependant, le domicile du maire de la ville a été attaqué à la voiture-bélier, indique la préfecture.
« Nuit plus calme grâce à l’action résolue des forces de l’ordre », s’est réjoui Gérald Darmanin sur son compte Twitter. Pour la deuxième nuit consécutive, le ministre avait reconduit un dispositif de 45 000 policiers et gendarmes, dont 7 000 à Paris et en proche banlieue. À ce stade, 45 policiers et gendarmes ont été blessés, 577 véhicules et 74 bâtiments ont été incendiés, tandis que 871 incendies ont été comptabilisés sur la voie publique, a précisé le ministère de l’Intérieur.
Toutefois, en région parisienne, le domicile du maire de la petite ville de L’Haÿ-les-Roses, près de Paris, a été attaqué à la voiture-bélier, a-t-on appris dimanche auprès de la préfecture et de l’édile. Vers 1h30 (23h30 TU, le samedi 1er juillet), alors que le maire Vincent Jeanbrun (LR, droite) se trouvait à l’hôtel de ville de sa cité, des émeutiers « ont lancé une voiture-bélier sur (son) domicile avant d’y mettre le feu », a-t-il indiqué dans un communiqué publié sur Twitter. Son épouse et l’un de ses deux jeunes enfants « ont été blessés », a-t-il ajouté, dénonçant « une tentative d’assassinat d’une lâcheté inqualifiable ». La police judiciaire est saisie de l’enquête, selon le parquet.
Nuit plus calme grâce à l’action résolue des forces de l’ordre qui ont notamment réalisé 427 interpellations depuis le début de soirée.
À Nanterre, où quelques heures plus tôt, plusieurs milliers de personnes avaient assisté aux funérailles de Nahel, ce jeune de 17 ans tué par un policier lors d’un contrôle routier, l’ambiance était calme. À la nuit tombée, on ne croisait guère de monde.
De fait, sur les réseaux sociaux, un appel a largement été partagé. Rendez-vous sur les Champs-Élysées à 23h. Sur l’avenue parisienne, les stations de métro sont fermées, les forces de l’ordre sont présentes en bien trop grand nombre pour que la situation dégénère. Au milieu, la foule habituelle de touristes à laquelle se mêlent des groupes de jeunes. La situation est confuse. Dès qu’un point de fixation se forme, la charge est immédiate, rapide et efficace. Tout le monde est dispersé dans les rues adjacentes. Le calme revient quelques dizaines de minutes avant que la même scène ne se reproduise.
Les brigades motorisées montent et descendent les Champs-Élysées. Elles se fraient un chemin au milieu de la circulation dense d’un samedi soir. De temps en temps, un mouvement de foule un peu plus important se forme au milieu des cris, des « Justice pour Nahel », avant de se disloquer aussitôt. Enfin, il est minuit et demi environ quand les forces de l’ordre annoncent l’évacuation de l’avenue.
Peu d’incidents à Marseille
Des renforts conséquents à Marseille et Lyon, les principales agglomérations touchées la veille par les heurts, destructions ou pillages. Peu d’incidents ont été signalés dans ces deux villes. Sur la célèbre Canebière notamment, d’importants effectifs de forces de l’ordre, épaulées par les unités d’élite du Raid et du GIGN (gendarmerie) sont parvenus à disperser les groupes de jeunes qui avaient semé le chaos la veille.
À 8h du matin, le ministère de l’Intérieur n’avait pas recensé d’incidents majeurs et faisait état de 719 interpellations dans tout le pays.
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