À Madagascar, la vigilance est aussi de mise dans la capitale, Antananarivo. Depuis le passage de la tempête Cheneso, jeudi 19 janvier, les précipitations n’ont quasiment pas cessé. Les bas quartiers font face à l’augmentation du niveau des eaux stagnantes et les communes riveraines de la rivière Sisaony ont été placées en vigilance jaune face à la menace d’inondation.
Un balai dans les mains, Anja, habitante d’Amdavamamba Anjezika, l’un des quartiers bas de la capitale, tente d’évacuer l’eau qui atteint les murs de son habitation : « On essaie de faire sortir l’eau qui stagne ici, dans les rizières, à côté parce que ça n’arrête pas de monter et ça risque de rentrer dans la maison. Vous voyez, l’eau a déjà humidifié le mur et le ciment se décolle. Tous les jours, c’est comme ça jusqu’à la fin de la période des pluies. »
Une saison des pluies qui dure jusqu’au mois de mars et durant laquelle les ordures s’accumulent. « Les enfants sont souvent malades en ce moment. Ils ont la diarrhée à cause de la montée des eaux sales. On souffre beaucoup ici, mais l’aide qu’on demande ce n’est pas du riz ou de l’argent. Si l’État pouvait résoudre le problème de ces eaux stagnantes en nettoyant les canaux d’évacuation, ce serait déjà beaucoup. »
A quelques mètres de là, c’est la double peine pour Tiana qui constate les ravages sur son potager. « J’avais planté des potirons, des cristophines, des tomates et du manioc mais tout est détruit avec la montée des eaux et ça sent très mauvais avec les ordures. (Des légumes qui devaient) m’aider pour le quotidien, mais là, on est obligé d’aller au marché acheter très cher les légumes. »
Plus de 21 localités sous vigilance
Contactée, l’Autorité pour la protection contre les inondations de la plaine d’Antananarivo (Apipa) indique que des curages de canaux ont été entrepris avant le début de la saison des pluies.
« S’il y a encore des eaux stagnantes pour ces quartiers bas, nous mettons en place un système de pompage pour aider la population à évacuer ces eaux », fait savoir le directeur général, Tojoandry Tiana Rafidimanantsoa.
Par ailleurs, vingt-et-une localités au sud d’Antananarivo sont en vigilance jaune. Près de 600 habitants de la commune d’Ampitatafika ont été évacués, vendredi 27 janvier, vers des sites d’hébergement.
« Le niveau de la rivière Sisaony a monté considérablement. Les évacuations des gens qui se trouvent dans les bas quartiers ou dans les zones facilement inondables a déjà commencé, jeudi soir. Il faut rester vigilant. Il faut écouter la radio et regarder les nouvelles pour être informé à temps sur la montée des eaux », poursuit le directeur général de l’Apipa.
La tempête Cheneso a fait 24 morts, plus de 73 000 sinistrés et 21 personnes portées disparues, selon le bilan provisoire du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes, transmis le vendredi 27 janvier au soir.
Partager