États-Unis: nouvel échec des républicains dans l’Ohio sur la question du droit à l’avortement

Dans l’Ohio, les électeurs ont rejeté, mardi 8 août, une réforme législative proposée par les républicains. L’issue de ce vote aurait pu avoir des conséquences importantes sur le référendum prévu en novembre 2023, notamment sur la question de l’avortement.

C’est un « non » sans appel: les électeurs de l’Ohio refusent de faire passer à 60% le seuil d’adoption des amendements constitutionnels et préfèrent garder la règle de la majorité simple. Un revers pour les républicains à la tête de cet État du Midwest qui comptaient sur le calme du mois d’août pour s’assurer un taux de participation faible et une victoire pour leur proposition, rapporte notre correspondante à New York, Loubna Anaki. Mais c’était sans compter sur la mobilisation des électeurs, conscients du véritable enjeu de ce vote : un référendum prévu en novembre 2023 sur la question de l’avortement. En effet, dans moins de trois mois, les habitants de l’Ohio vont devoir décider s’ils veulent inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution de leur État. Une majorité simple suffira. Et c’est bien cela qu’espéraient éviter les républicains en modifiant les règles.
 
« Fort et clair »
« Aujourd’hui, les électeurs de l’Ohio ont rejeté une tentative des législateurs républicains et des intérêts particuliers » dont l’objectif était « de modifier le processus constitutionnel d’amendement de l’État », a déclaré le président Joe Biden dans un communiqué. « Cette mesure était une tentative flagrante d’affaiblir la voix des électeurs et de miner encore plus la liberté des femmes de prendre leurs propres décisions concernant leur santé. Les habitants de l’Ohio ont parlé fort et clair, et ce soir la démocratie a gagné », a-t-il ajouté.
 
L’Ohio, ancien bastion de l’industrie américaine qui a créé la surprise en votant pour Donald Trump en 2016, se déchire sur l’avortement depuis que la Cour suprême a laissé aux États la possibilité de légiférer sur la question, en juin 2022. Illustration de l’intérêt que les électeurs de l’Ohio portent au sujet: plus de 500 000 personnes s’étaient déjà prononcées sur cette réforme constitutionnelle par vote anticipé avant le scrutin mardi.
 
Une majorité d’Américains pour la protection de l’accès à l’avortement
Alexis McGill Johnson, présidente de la puissante organisation de planning familial Planned Parenthood, a salué une « excellente nouvelle » après l’annonce des résultats provisoires. « Les habitants de l’Ohio se sont rendus aux urnes et ont rejeté la mesure de l’opposition visant à saper la démocratie et à restreindre la possibilité de choisir d’avoir des enfants ou non », a-t-elle dit sur Twitter (X).
 
 La question de l’avortement s’est imposée dans la campagne pour la présidentielle de 2024: le président-candidat démocrate Joe Biden rallie les organisations de défense du droit à l’avortement, tandis que certains ténors républicains promettent au contraire une interdiction tous azimuts.
 
Selon des enquêtes d’opinion récentes, les Américains veulent majoritairement protéger l’accès à l’avortement. L’échec de référendums anti-avortement dans les très conservateurs États du Kentucky et du Kansas a montré des nuances jusque dans l’électorat républicain.

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