Au procès pénal de Donald Trump à New York dans l’affaire Stormy Daniels, les audiences, les témoignages et les plaidoiries sont désormais terminés. La défense et l’accusation se sont exprimées une dernière fois ce mardi 28 mai. C’est désormais au jury de parler.
Pendant six semaines, les douze jurés au procès pénal de Donald Trump à New York ont écouté. Ils vont désormais délibérer et décider d’un verdict historique, qui pourrait faire basculer la campagne présidentielle américaine dans un scénario totalement inconnu. Au lendemain d’une journée marathon, où les jurés ont écouté plus de trois heures de plaidoiries de la défense demandant son acquittement « vite fait, bien fait », puis cinq heures de réquisitoire de l’accusation réclamant sa condamnation pour avoir « subverti la démocratie », les jurés se retrouvent ce mercredi 29 mai à 13 heures 30 TU au 15ᵉ étage du tribunal de Manhattan. Après six semaines de débats, dominés par des histoires de sexe, d’argent et de politique, les jurés écouteront les dernières instructions du juge Juan Merchan.
Puis, ils se retireront à huis clos pour délibérer et décider de l’issue du premier procès pénal pour un ancien président dans l’histoire des États-Unis. Les douze jurés de ce premier procès pénal d’un ancien président américain auront tout le temps qu’ils veulent pour le faire. Cela pourra prendre quelques heures ou quelques semaines. Ils auront à répondre à une question : Donald Trump, qui aspire à revenir à la Maison Blanche, s’est-il rendu coupable de 34 falsifications de documents comptables, destinées à cacher un paiement de 130 000 dollars à l’actrice de films X Stormy Daniels pour éviter un scandale sexuel à la toute fin de sa campagne présidentielle de 2016?
Pour déclarer Donald Trump coupable ou non coupable, les juges devront être unanimes
Pour déclarer Donald Trump coupable ou non coupable, il faudra que les jurés soient unanimes. Si au bout d’un certain temps, ils parviennent à un constat de désaccord, le procès sera annulé et à refaire entièrement. Ce répit pourrait s’avérer suffisant à Donald Trump car il sera probablement difficile d’organiser de nouveaux débats avant l’élection présidentielle.
La défense n’a donc besoin de convaincre qu’un seul juré de ne pas condamner le candidat du Parti républicain. Lors de sa dernière plaidoirie, cette dernière s’est surtout attachée à discréditer le témoin clé, l’ancien homme à tout faire de l’ancien président, Michael Cohen, désormais déterminé à faire tomber son ancien patron et qualifié de plus grand menteur de tous les temps.
Durant un réquisitoire de cinq heures ce mardi, le procureur Joshua Steinglass a tenté une dernière fois de convaincre les jurés que derrière les falsifications comptables, « le cœur de cette affaire, c’est un complot et une dissimulation » pour gagner la présidentielle de novembre 2016 contre Hillary Clinton. Ce dernier est certain que l’affaire a faussé le scrutin de 2016. Dans ce sens, il souligne la dimension évidemment politique de l’affaire. Elle l’est d’autant plus que le candidat désigné du Parti républicain pour 2024 risque quatre ans de prison.
Une décision qui pourrait faire bousculer la campagne présidentielle de 2024
L’argent avait servi à acheter le silence de Stormy Daniels sur une relation sexuelle qu’elle affirme avoir eue en 2006 avec le milliardaire alors qu’il était déjà marié avec son épouse Melania. Cet épisode est nié par Donald Trump. La somme avait été versée à l’actrice par Michael Cohen, l’ancien homme de confiance de l’homme d’affaires et dirigeant républicain. Une fois Donald Trump à la Maison Blanche, en 2017, Michael Cohen s’était fait rembourser, à l’aide, selon l’accusation, de fausses factures et d’entrées maquillées en « frais juridiques » dans les comptes de la Trump Organization, d’où les poursuites pour falsifications comptables.
Mais pour la défense, cette thèse ne tient pas. Donald Trump, devenu « chef du monde libre » et occupé à des problèmes bien plus importants, ne connaissait pas les détails de la paperasse quand il a rémunéré son avocat.
S’il était déclaré coupable, le juge prononcerait la peine dans plusieurs semaines. Elle pourrait aller jusqu’à quatre ans de prison mais le magistrat peut décider d’une peine alternative, comme d’un sursis avec mise à l’épreuve. En cas de réponse positive, la campagne présidentielle de 2024 basculerait dans un scénario sans précédent, avec l’un des deux grands candidats se retrouvant sous le poids considérable d’une condamnation pénale. Donald Trump, 77 ans, pourrait faire appel et quand même se présenter le 5 novembre face à Joe Biden, 81 ans.
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