En RDC, le 4 octobre 2024, le gouvernement a pris une série de mesures suite au naufrage le 3 octobre d’une embarcation sur le lac Kivu, qui a fait au moins 33 morts, selon le dernier bilan de la protection civile locale. Parmi ces mesures, l’interdiction de naviguer de nuit a surpris des voyageurs au port de Goma, ce 9 octobre. Les propriétaires de bateaux, eux, appellent plutôt les autorités congolaises à mettre sur place des mesures de contrôle technique. Reportage.
Dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le trafic nocturne sur le lac Kivu est désormais suspendu. Il s’agit d’une décision prise par le ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba, pour la sécurité maritime sur toute l’étendue nationale.
Ce 9 octobre 2024, les passagers qui voulaient voyager de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, ont été surpris au port de Goma par la nouvelle suscitant l’indignation de certains.
Au port de Goma, l’ambiance n’était ainsi pas au rendez-vous. Habitué chaque soir à voir partir des passagers pour Bukavu, cette fois, pas de passagers sur les quais. On pouvait uniquement entendre les cris des oiseaux et sentir la fraîcheur du lac Kivu. Pas de bateau, pas d’embarcations : une situation qui suscite de la colère chez certains passagers. « Je me sens vraiment triste parce que c’était prévu que je voyage », lance un homme. Un autre interroge : « Quelles sont les causes qui ont poussé à dire que les bateaux ne peuvent pas voyager la nuit ? Ils ne doivent pas prendre des décisions subitement, sans nous avertir, nous, la population ! »
« Il faut aussi des gilets de sauvetage »
D’autres, par contre, saluent la décision du gouvernement congolais qui vise à sécuriser les citoyens. « Le gouvernement a eu raison et nous sommes contents, souligne une femme. Il y avait trop de gens qui mouraient dans le lac. Il faut aussi des gilets de sauvetage ».
Les propriétaires des bateaux, eux, craignent un manque à gagner suite à cette décision. Pour le capitaine Abedi, il faut s’adapter : « Nous envisageons le fait de faire deux courses par jour. » Mais pour le capitane Eliiya Bahati, les pertes financières vont être importantes : « Il y a une perte car nous n’allons rien gagner. »
Selon Norbert Rugusha, commissaire lacustre au port de Goma, cette décision sera respectée jusqu’à nouvel ordre.
Cette mesure touche des centaines de voyageurs qui font le trajet Goma-Bukavu par la seule voie de communication entre les deux villes, alors que la route Nationale N2 est coupée et dangereuse.
Pour rappel, selon la liste des passagers dressée par le comité des victimes du naufrage au port de Kituku, consultée par RFI, au moins 600 personnes auraient embarqué à bord du bateau en direction de Goma qui a fait naufrage le 3 octobre dernier dans le lac Kivu.
Partager