À Goma, capitale du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), l’enrôlement en vue notamment du scrutin présidentiel prévu le 20 décembre 2023 a débuté le 16 février dernier. Sur place, l’impatience est importante, la carte d’électeur faisant également office de document d’identité en RDC. Reportage.
Dans le Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, l’enrôlement des électeurs est en cours depuis le 16 février dernier. Cette opération a ainsi lancé la première étape du processus électoral dans cette province stratégique : c’est la deuxième, après la ville de Kinshasa, en termes de nombre d’électeurs.
À Goma, les citoyens reçoivent leur précieuse carte d’électeur qui est aussi en RD Congo un document d’identité. Plusieurs agents de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), ainsi que des policiers chargés de veiller à la sécurité dans les centres ont déjà été sanctionnés pour avoir monnayé l’entrée à des électeurs. Dans la capitale provinciale, c’est la bousculade et l’impatience devant les centres d’identification.
« Sans carte, tu n’as rien »
Emmanuel vient ainsi pour le troisième jour consécutif dans l’espoir de pouvoir entrer au centre d’enrôlement de Mavuno, en centre-ville de Goma. Comme la cinquantaine de personnes devant la porte, il s’impatiente : « Quand on a un boulot quelque part, on se précipite ici pour voir comment on peut trouver la carte. Mais comme il y a beaucoup de retard, il y a beaucoup de lenteurs, on rentre encore… »
Une impatience qui entraine quelques bousculades. La carte d’électeur est en RDC un document précieux qui servira à fournir les futures cartes d’identité, explique cet étudiant : « Tu sais bien que sans carte, tu n’as rien. Sans carte, tu ne peux même pas voyager. »
Mégaphone à la main, un militant profite de cette attente pour faire campagne pour son candidat. Mais Pacifique, la soixantaine, n’est pas encore sûr d’aller voter : « Si on n’organise pas le vote comme il le faut, je ne sais pas pourquoi je dois encore perdre mon temps et aller voter pour quelqu’un qui ne me servira à rien. »
Pour se faire enrôler, les électeurs n’ont qu’un mois, jusqu’au 17 mars, rappelle Paul Muhindo, le rapporteur adjoint de la Ceni : « C’est un défi, mais un défi surmontable. On a essayé d’écourter certains délais. Nous avons mis en place des stratégies pour absorber toutes ces personnes afin qu’au 20 décembre nous puissions organiser les élections. »
Des pans entiers de la province du Nord-Kivu restent occupés par les rebelles du M23. Les électeurs y sont donc inaccessibles. Un autre défi pour le processus électoral.
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