On est droit de s’interroger, alors que la Corée du Nord a annoncé ce vendredi 10 mars avoir tiré six missiles de courte portée vers la mer de Chine, et pour une fois non vers celle du Japon, en présence de Kim Jong-un et de sa fille. Une démonstration de force très directement dirigée vers le voisin du Sud alors que doivent débuter, lundi 13, les plus grands exercices militaires entre les armées américaine et sud-coréenne depuis plus de cinq ans.
Avant même le coup d’envoi des manœuvres militaires conjointes entre Séoul et Washington, Pyongyang tape du poing sur la table. Les médias d’État assurent que les exercices nord-coréens comprenaient des tirs de « missiles nucléaires tactiques » visant à détruire les capacités aériennes de l’ennemi. Un domaine dans lequel la Corée du Nord est inférieure à son voisin, selon les experts.
Il est impossible de déterminer si les six missiles nord-coréens tirés jeudi sont dotés, comme l’assure Pyongyang, de charges nucléaires miniatures ; il est certain que cela constitue un avertissement clair.
La crainte d’une réaction hâtive d’un côté ou de l’autre
Kim Jong-un, à nouveau accompagné de sa fille, a assuré que l’objectif était double : « Dissuader la guerre » d’un côté, et de l’autre « prendre l’initiative de la guerre ». Un message martial certainement autant destiné à ses troupes qu’aux Américains et aux Sud-Coréens qui s’apprêtent à lancer de grandes manœuvres militaires vécues par la Corée du Nord comme la répétition d’une invasion de son territoire.
On s’attend donc à une hausse importante des tensions entre les deux camps la semaine prochaine, avec la crainte qu’une réaction hâtive d’un côté ou de l’autre du 38e parallèle puisse donner lieu à une escalade difficilement contrôlable.
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