Cela fait des années que les prisons équatoriennes sont sous le contrôle des gangs armés qui s’y livrent régulièrement à des massacres entre bandes rivales. Ces prisons sont de véritables écoles du crime car les nouveaux détenus doivent s’intégrer à ces structures criminelles pour survivre.
Entre les patios transformés en piscine dans la prison de Turi ou les fêtes d’anniversaire avec feux d’artifice du leader des Choneros Adolfo Macias qui s’est évadé le dimanche 7 janvier, les gangs faisaient la pluie et le beau temps dans les prisons de l’Équateur dont les gardiens et autorités étaient achetés ou menacés. Une situation que le président Daniel Noboa a l’intention de changer.
« Super maximum »
Lorsqu’il a présenté les plans des deux nouvelles prisons de sécurité maximale dont la construction va commencer dans des zones rurales des provinces de Pastaza et Santa Elena, Daniel Noboa n’a pas parlé de centres de réhabilitation sociale mais bien de centres de privation de la liberté. Une nuance qui n’est pas que sémantique pour les futurs détenus : « Ces prisons compteront des pavillons de “super maximum”, “maximum” et haute sécurité, avec blocage de signaux de portables et téléphones satellitaires, des contrôles d’accès renforcés, trois murs d’enceintes, des constructions blindées et des gardiens anonymes aux visages couverts ».
Outre trois prisons flottantes qui devraient arriver dans sept ou huit mois, ces nouveaux centres seront construits par la même compagnie qui a édifié la méga prison de plus de 40 000 places du président Bukele au Salvador. En Équateur, les centres seront beaucoup plus petits avec 224 cellules pour 736 prisonniers chacun, ce qui laisse penser que ces deux prisons seront réservées aux prisonniers les plus dangereux. « C’est le début d’une opération urgente de dépuration du système pénitencier qui a été dominé pendant les années par les mafias. Les réactions violentes des criminels dans les prisons et les rues montre leur peur des mesures de sécurité que nous mettons en place sur le territoire », a encore déclaré Daniel Noboa.
Expulsion de milliers de prisonniers étrangers
Le président équatorien a également l’intention de lutter contre la surpopulation carcérale en expulsant des milliers de prisonniers étrangers dont 1 500 colombiens, quitte à les abandonner à la frontière. La réponse de Bogota a été mitigée. Le gouvernement colombien s’est dit prêt à examiner les demandes d’extradition le plus rapidement mais, cas par cas, et pas de manière massive.
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