En Algérie, Emmanuel Macron appelle à regarder le passé «avec courage»

Sous un soleil de plomb, Emmanuel Macron poursuit sa visite en Algérie ce vendredi 26 août. Le président français s’est rendu ce matin au cimetière européen de Saint-Eugène, dans la banlieue de la capitale. Longue déambulation dans les allées du principal cimetière de la ville du temps de la colonisation où il a notamment rendu hommage aux soldats « morts pour la France ». La mémoire est ainsi toujours au cœur de ce déplacement. Emmanuel Macron appelle à regarder le passé avec courage.

Pas d’avenir sans travail sur le passé, c’est le message d’Emmanuel Macron ici à Alger, et ce matin le président s’est rendu comme vous au cimetière Saint-Eugène pour un hommage aux morts pour la France, rapporte notre envoyée spéciale en Algérie, Valérie Gas. Il s’est recueilli, il a déambulé dans les allées de ce cimetière chrétien et juif qui date de la colonisation.

En sortant il a expliqué à nouveau que la création d’une commission mixte d’historiens pour travailler sur la colonisation de 1830 jusqu’à la guerre de libération, annoncée jeudi, était pour lui une avancée historique. Elle sera composée de cinq à six historiens français, cinq à six historiens algériens. Emmanuel Macron a confirmé que la totalité des archives françaises et algériennes seraient ouvertes. Un objectif partagé avec le président Tebboune avec lequel il dit s’être engagé en confiance.

Regarder l’histoire en face

Emmanuel Macron a réaffirmé sa conviction qu’il faut regarder l’histoire en face, la France et l’Algérie ont une histoire partagée, douloureuse mais qui ne doit pas empêcher les deux pays d’avancer ensemble, estime le président. Et pas questions de parler de repentance pour Emmanuel Macron, il s’agit de reconnaissance de vérités historiques, une manière de répondre déjà aux critiques qui risquent de s’exprimer en France, où le président l’a dit, la page n’est pas encore tournée non plus sur la guerre d’Algérie.

« On n’a pas de leçon à donner », a déclaré le chef d’Etat. « Cette histoire est la nôtre. Elle est embarquée, c’est notre dette. Je ne la qualifie pas mais elle est sur nos épaules. Et on doit la regarder et la reconnaître pour que chacun y prenne sa place. Ce n’est pas du tout de la repentance, c’est la vérité de la reconnaissance », a-t-il poursuivi, ajoutant qu’il n’y a « pas de grande nation s’il n’y a pas de vérité sur notre histoire ».

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