Élections générales en Sierra Leone: une journée de vote dans «une paix relative»

Trois millions d’électeurs ont été appelés aux urnes ce samedi 24 juin pour choisir leur nouveau président, Parlement et conseils municipaux. Le président sortant Julius Maada Bio brigue un second mandat face à douze autres candidats, mais le match va se jouer entre lui et son principal adversaire Samura Kamara, l’homme qu’il a battu de justesse il y a cinq ans.

Au total, 13 candidats sont en lice mais cette présidentielle est un nouveau face-à-face entre le président sortant Julius Maada Bio et Samura Kamara, un ancien ministre des Finances à la tête du Parti du peuple. Le chef d’État se targue d’avoir introduit la gratuité dans les écoles et d’avoir promu les droits de femmes. Il compte notamment mener ses mesures progressistes comme l’abolition de la peine de mort et une loi sur l’égalité des genres.
 
En revanche, il essuie des critiques sur son bilan économique, que l’opposition qualifie de « catastrophique ». En avril dernier, la Sierra Leone a vu l’inflation grimper à plus de 43%. Justement, c’est sur ce point que mise Kamara, qui, de son côté, promet de restaurer la confiance et d’attirer les investisseurs. Le technocrate a fait campagne sur le redressement de l’économie et projette de réorganiser l’agriculture et le secteur minier ainsi que de restaurer la confiance dans la monnaie locale pour stopper la dévaluation.
 
Le vainqueur a besoin de 55% des voix pour remporter la victoire au premier tour, sinon il y aura un second tour dans les deux semaines.
 
Ce vote est aussi plombé par le risque de violence est l’une des inconnues pour ce scrutin dont la tension est montée ces derniers jours depuis que le principal parti d’opposition, l’APC, a exigé la démission du président de la Commission électorale. Mercredi, des heurts ont éclaté lors d’une manifestation de l’APC, faisant deux morts selon le parti. Le même jour, le siège du groupe a été incendié « dans un acte d’intimidation », a dénoncé Samura Kamara, le président de l’APC.
 
Autre facteur qui attise les craintes de la population, c’est la diffusion de messages de haine sur les réseaux sociaux, ciblant certains groupes ethniques. Des messages qui « portent atteinte à la paix dans ce pays ravagé par une guerre civile brutale », a estimé l’agence nationale chargée des questions de sécurité.
 
Le vote a débuté avec du retard
Dans tout le pays, le vote a généralement commencé avec retard, selon les observateurs. Des files de plusieurs centaines d’électeurs se sont formées devant les bureaux de vote depuis 4 heures ou 5 heures du matin, mais certains n’ont ouvert qu’à 9 heures passées. Et même après l’ouverture, on a pu constater des dysfonctionnements, rapporte notre envoyée spéciale à Freetown, Marine Jeannin. 

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