En RDC, c’est la dernière ligne droite vers les élections générales du 20 décembre prochain. La campagne électorale pour les candidats à la présidentielle, mais aussi aux élections législatives et provinciales a commencé ce dimanche.Près de 70 000 candidatures sont en lice pour ces trois scrutins. Ils ne sont que 26 pour la présidentielle. Et ce dimanche, c’est le président Félix Tshisekedi, qui brigue un second mandat, qui a donné le coup d’envoi de sa campagne.
C’est un premier meeting réussi pour le candidat Félix Tshisekedi. Le stade des Martyrs, le plus grand de Kinshasa comportant 80 000 places, était plein de sympathisants, de militants de son parti l’UDPS, mais aussi des autres formations politiques qui composent la plateforme qui soutient sa candidature, à savoir l’Union sacré pour la nation.
Dans la foule, on retrouvait beaucoup de banderoles à l’effigie du président sortant avec son numéro de candidat le 20, d’où le slogan de campagne : votez 20 sur 20. Le deuxième étant pour le 20 décembre, jour du vote.
Félix Tshisekedi a fait près de 45 minutes de discours en lingala uniquement. Il a présenté son bilan, les réalisations qu’il met en avant : la gratuité de l’éducation, des frais médicaux relatifs à la maternité. Il a été beaucoup applaudi sur deux points : quand il s’en est pris au Rwanda considéré par Kinshasa comme l’agresseur dans l’est du pays, mais aussi quand il a évoqué son ambition de faire baisser le dollar face au franc congolais.
Pendant son discours, le président s’en est pris à ses adversaires : « Les autres candidats, ils viendront vont raconter des histoires parce que parmi eux, ils y en qui ont été au pouvoir et qui n’ont rien fait. Ils n’ont construit aucune route, aucun hôpital, aucune école. N’écoutez pas ces mensonges. Ils sont destinés à prendre le pays et pour le vendre aux étrangers. »
Un discours offensif qui a beaucoup plu à ses sympathisants: « Il a présenté d’abor d’un bilan que nous, la population, jugeons comme un bilan vraiment positif. Moi je le soutiens parce qu’il a un bon bilan », résume l’un. « Je suis très contente, il a bien parlé, il était inspiré », opine une autre.
Le président poursuit sa campagne en se rendant dès ce lundi dans le Kongo-Central.
D’autres candidats étaient eux en province pour leur premier grand rassemblement. Martin Fayulu, candidat malheureux de la dernière présidentielle et considéré comme l’un principaux challenger du président sortant, était ce dimanche à Bandundu ville, dans la province du Kwilu, limitrophe de Kinshasa. Et selon les images de ses équipes de campagne, il y avait du monde pour l’accueillir dans son fief naturel.
Le député Delly Sesanga était lui dans la province voisine du Kwango à Kenge pour un rassemblement. Lundi, c’est Moïse Katumbi qui est annoncé à Kisangani. La campagne présidentielle devrait ainsi durer un mois sur l’ensemble du territoire.
Faire campagne en RDC, un vrai défi
Les premiers signes de campagne étaient en tout cas déjà visibles dans la capitale avec des militants qui ont défilé aux couleurs de certains candidats, d’autres qui ont commencé à coller des affiches, même si cela fait plusieurs jours déjà qu’elles sont présentes un peu partout en ville, que ce soient celles des candidats à la présidence, ou des candidats pour les législatives et les provinciales.
Pour les candidats, faire campagne en RDC est un véritable défi. Ils ont un mois pour parcourir plus de 2,3 millions de kilomètres carrés. La RDC est le deuxième plus grand pays du continent. Les feuilles de route de certains candidats ont déjà circulé avec des meetings dans plusieurs villes le même jour, des transports en voiture, en avion, mais aussi en bateau. Tous les moyens sont bons pour aller convaincre les électeurs. Et il le faut, les analystes politiques alertent régulièrement : de la qualité de cette campagne dépendra la mobilisation le jour du vote.
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