Au Gabon, le ministre de l’Intérieur Lambert Noël Matha a annoncé ce 24 août 2023 la fermeture des frontières terrestres et maritimes du vendredi 25 à minuit au samedi 26 à minuit, date des élections générales. Ce dernier a déploré l’apparition d’un « climat délétère » dans le pays pouvant y « impacter la stabilité et la paix ». Une décision critiquée par une partie de l’opposition.
Les élections générales au Gabon ont lieu ce 26 août 2023 : 846 000 électeurs sont appelés aux urnes pour la présidentielle, les législatives et les locales. Jeudi, le ministre de l’Intérieur a annoncé la fermeture des frontières terrestres et maritimes à partir de ce 25 août minuit, jusqu’à samedi minuit.
Les débits de boissons seront aussi fermés ce vendredi soir à partir de 22h et jusqu’à samedi minuit. Lambert Noël Matha a aussi dit regretter la dégradation du climat politique et social dans le pays. Le ministre a appelé les responsables politiques à agir en faveur de l’apaisement.
« Aucun compromis »
C’est un message d’avertissement et de fermeté qu’a ainsi délivré le ministre de l’Intérieur. Ce dernier a déploré l’apparition d’un « climat délétère » pouvant « impacter la stabilité et la paix », selon lui. Il a dénoncé des déclarations qu’il juge « porteuses d’une rare violence psychologique », « des actes d’incivisme » ou encore « des barricades » dans diverses localités. Le ministre a donc demandé aux acteurs politiques de calmer les esprits.
« Le ministère de l’Intérieur alerte sur l’obligation pour chaque acteur politique d’endiguer au sein de leur rang tout comportement, acte de nature à nuire à la stabilité de notre pays, a déclaré Lambert Noël Matha. C’est donc le lieu d’appeler la classe politique dans son ensemble à une plus grande retenue dans les messages qu’ils adressent à leurs militants. Et la nation ne peut être fragilisée ni mise en danger, quelle qu’en soit la raison. Nous prévenons qu’aucun compromis ne sera trouvé si d’aventure l’ordre public et la sécurité des populations venaient à être mis en danger ».
« L’atmosphère actuelle est due aux actes du gouvernement »
L’opposition, elle, critique, estimant que le pouvoir ne veut simplement pas assumer ses responsabilités. Alexandra Panga, porte-parole d’Alternances 2023, rétorque, au micro de Sébastien Nemeth : « L’atmosphère actuelle n’est pas due à la classe politique, elle est actuellement due aux actes du gouvernement. Dans plusieurs villes, c’est effectivement dû au manque de réactivité par rapport à des sujets que les populations ont mis sur la table du gouvernement, tel le problème homme/faune. L’opposition n’est pas à l’origine de cela. C’est juste une manière d’essayer de montrer à l’opinion nationale qu’ils ne sont pas responsables de ce qu’il se passe. »
Quant aux menaces en cas d’atteintes à l’ordre public, pour Alexandra Panga, ces propos laissent présager une répression en cas de révolte. Elle insiste : l’opposition souhaite simplement une alternance sans violence.
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