Au Gabon, le ministre de l’Intérieur a annoncé que les opérations d’enrôlements des électeurs en vue des prochains scrutins, censées s’achever ce 8 juin, sont prolongées jusqu’au 11. Les jours précédents, les retardataires se sont bousculés devant les centres d’inscription au point d’y provoquer des tensions. Reportage à Libreville.
Au Gabon, les retardataires se bousculent devant les centres d’inscription sur la liste électorale. Débutées le 9 mai dernier, les opérations devaient prendre fin ce 8 juin 2023. Mais vu la très forte affluence des Gabonais qui ont attendu le dernier moment pour s’inscrire, le ministre de l’Intérieur a finalement décidé de repousser la clôture des enrôlements de trois jours, c’est-à-dire jusqu’au 11 juin.
« Il y a un peu de fous-fous, il y a un peu de désordre »
Dans la mairie du 3ème arrondissement de Libreville, la cour, les couloirs et les bureaux avaient été pris d’assaut. Bousculades et prises de bec, des jeunes debout depuis de longues heures ont les nerfs à vif. « Nous sommes là depuis 8 heures, et là, il est 12 heures, s’agace l’un d’entre eux. On n’avance pas, la procédure est très lente, on ne sait pas ce qu’il faut faire ». Une autre ajoute : « On est là en rang depuis… Rien, on ne nous reçoit pas, nous sommes là comme des cabris. »
Même ambiance à la mairie du 5ème arrondissement. « Il y a des bagarres, des discussions, donc il y a un peu de fous-fous, il y a un peu de désordre », raconte un homme. « Si on peut ajouter quelques jours, que tout le monde puisse se faire enrôler, parce que là, c’est trop stressant », plaide une femme.
« Nous demandons aux Gabonais de venir s’inscrire »
En fin d’après-midi, la nouvelle est tombée : le ministre de l’Intérieur, Lambert-Noël Matha, a ajouté trois jours supplémentaires. Trop peu, déplore François Ndong Obiang, président de la plate-forme Alternance 2023. « C’est insuffisant au regard de la masse de la population qui veut s’enrôler, assure-t-il. Nous demandons aux Gabonais de venir s’inscrire afin de participer à la révolution de l’alternance politique qui va intervenir dans notre pays ».
L’engouement est la preuve de la vitalité de la démocratie, soutient Florentin Moussavou, porte-parole de la majorité présidentielle. « Naturellement, ces trois jours permettront sûrement d’affiner, de pousser à une meilleure participation, de manière à ce que cette opération soit un succès », affirme-t-il.
Les retardataires ont jusqu’à dimanche à 18 heures pour se faire inscrire.
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