Des assises ont été organisées par les différentes composantes de la communauté universitaire. Durant deux jours, la sécurité et l’introduction de modules transversaux ont été au cœur du débat. Au terme des discussions, une batterie de mesures a été prise pour le retour de la paix au sein du campus, la sécurisation de l’espace universitaire, l’interdiction de la circulation des armes blanches entre autres. Interrogé sur ces résolutions à l’émission Jury du dimanche (Jdd) dont il était l’invité ce 29 octobre, Dr Khadim Bamba Diagne, économiste et enseignant chercheur à l’UCAD, est d’avis que tant qu’ : « on ne règle pas le problème exogène qui est la politique on ne peut pas avoir un campus social stable ».
D’emblée Dr Khadim Bamba Diagne a plaidé pour la continuité des cours. « Quels que soient les coups reçus l’université doit se montrer résiliante. Quel que soit le niveau des saccages on doit continuer à enseigner en présentiel ».
Mieux, a ajouté l’universitaire, l’Etat doit louer des bâtiments pour l’administration dont ses locaux ont été saccagés lors des manifestations en juin dernier. « Les logements des étudiants ont été épargnés durant les manifestations et je pense que l’Etat doit louer des bâtiments pour l’administration afin que les cours reprennent. Je crois que les étudiants doivent accepter les cours à distance et les cours présentiels. Moi ce qui m’importe c’est la résilience de l’université », a-t-il soutenu.
L’enseignant chercheur a, toutefois, déploré, l’ingérence de la politique dans le campus social qui a entrainé l’arrêt des cours. « Le problème c’est un problème politique ce qu’on appelle un problème exogène. Ça m’a fait très mal parce que l’université c’est le temple du savoir. Il y’a au moins 100.000 esprits compétents et on ne peut pas comprendre que des étudiants saccagent un tel lieu, un lieu aussi sacré », a-t-il regretté.
Dr Diagne ne dédouane pas les étudiants sur ce qui s’est passé à l’université suite à la condamnation du leader de Pastef Les Patriotes en juin. « Quand j’ai entendu que ces gens qui ont saccagé l’université avaient mis des cagoules on ne peut pas dédouaner les étudiants. Parce qu’ils savaient qu’il y’avait des caméras de surveillance. Quand on ne règle pas le problème exogène qui est la politique on ne peut pas avoir un campus social stable. Quand on veut mettre la pression à l’Etat on met la pression sur le COUD. Mais l’université c’est autre chose », a-t-il préconisé.
Fermée depuis 5 mois maintenant (depuis juin), l’université Cheikh Anta Diop de Dakar n’est pas prête à ouvrir ses portes de sitôt puisque le Directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), Maguatte Sène, demande deux mois de plus pour terminer les travaux. Et ceci, malgré l’exigence de l’association des amicales qui demande sa réouverture.
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