L’ancien directeur de la Solde, Charles Emile Abdou Ciss, a clarifié le contenu du rapport de la Cour des Comptes sur les bénéficiaires de double paiement. Le quotidien Libération, ayant épluché le rapport, a sollicité ses éclaircissements. Charles n’a pas hésité à parler de sabotage en évoquant les difficultés rencontrées dans le dispositif de contrôle interne.
Lors de son entretien avec Libération, il a abordé le sujet des paiements doubles ou répétés au cours du même mois dont certains ont bénéficié. Selon Charles Emile Abdou Ciss, « tout ce que vous avez vu dans le rapport de la Cour des Comptes est issu de la cartographie des risques que nous avions établie ».
Ces risques ont été identifiés grâce au « dispositif de contrôle interne et à la mobilisation de cabinets d’audit pour faire le point sur l’ensemble des services de gestion de la solde ». Cependant, le dysfonctionnement ayant causé cette situation résulte d’un problème de sécurité informatique, dû à un « sabotage mis en place pour nous bloquer dans notre travail ».
« Nous étions considérés comme une menace pour certains intérêts et personnes. Le logiciel de la Solde n’avait pas de dispositif de sécurité », explique Charles Ciss. Il précise que les bénéficiaires se trouvaient à tous les niveaux de la hiérarchie, incluant « plusieurs autorités publiques, militaires, de la gendarmerie et de la police, des médecins… ». Même le président de la République, Macky Sall, et ses ministres ont bénéficié de paiements doubles ou répétés au cours du même mois.
Malgré cela, le directeur de la Solde a insisté, avant de quitter ses fonctions, pour que les « bénéficiaires remboursent jusqu’au dernier centime ». Charles a révélé que « toute personne bénéficiaire d’un double paiement, que ce soit dû à un dysfonctionnement technique ou à une organisation humaine volontaire, fait l’objet d’un ordre de recette ».
En clair, « lorsqu’un agent de l’État est reconnu avoir perçu un double paiement ou plus, l’ordre de recette est exécuté immédiatement ». Cette règle a été appliquée à tous, y compris au président de la République, qui « a tout remboursé comme toutes les autres autorités ». Ainsi, « personne n’est épargné » car « c’est l’argent du public », conclut-il.
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