Le dialogue national entamé le 2 avril vient de franchir la mi-parcours. Les 600 participants qui rassemblent partis politiques, militaires, ONG, associations ou encore religieux, discutent à Libreville jusqu’au 30 avril. Ces assises, organisées à la suite du coup d’État militaire d’août dernier, doivent proposer des réformes dans tous les secteurs. Jusqu’ici, le dialogue se déroule dans la sérénité.
Premier constat : le dialogue est dans les temps. Les ateliers ont commencé à remettre leurs rapports aux sous-commissions. Le premier échelon des discussions est donc en train de valider ses conclusions, avant de les transmettre aux commissions dans les prochains jours. « On se réjouit de la sérénité, de l’entrain et de la passion des commissaires. Les délais sont respectés », a indiqué Mgr Jean Bernard Asseko Mve, porte-parole du dialogue.
Après le flottement des premiers jours, les débats se déroulent sans accroc, dans une configuration inédite impliquant toutes les couches de la société. « Les assises précédentes étaient très politiques, avec majorité contre opposition qui s’affrontaient. Ici, les débats sont plus ouverts, beaucoup de participants n’ont pas de camp », confie un responsable.
Même si les lignes peuvent encore bouger, un certain consensus se dégagerait pour une transition de 24 mois comme convenu, ou pour un mandat présidentiel de sept ans renouvelable une fois. Certains voudraient d’ailleurs des garde-fous pour rendre plus difficiles les réformes constitutionnelles. Des débats sont aussi lancés pour dépolitiser la fonction publique, ou encore réguler l’immigration clandestine, ont indiqué des responsables de sous-commissions cette semaine.
Les politiques se sont organisés pour peser. Certains ont formé des plateformes, mais d’autres se coordonnent avec leurs militants appelés à participer. « Ils vont dans les ateliers avec notre programme et portent nos idées », confie un chef de parti.
Pour l’instant, les militaires ne sortent pas du lot. Ils ont d’ailleurs tous quitté l’uniforme et d’après un observateur, « ne mettent pas de pression. Ce sont des citoyens comme les autres », dit-il.
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