Crise au Liban: les transferts d’argent de la diaspora, bouée de sauvetage de la population

Au Liban, la dévaluation atteint des sommets. Un dollar vaut désormais plus que le billet de 50 000 livres libanaises qui en valait 33 avant la crise économique. Conséquence, 80% de la population a plongé sous le seuil de pauvreté. La diaspora est seule bouée de sauvetage des Libanais. Quatorze millions de Libanais vivent sur les cinq continents alors qu’ils sont quatre millions dans les frontières du pays. Depuis la crise, les transferts d’argent en devises étrangères de ces émigrés ont explosé. 

À Beyrouth, dans le quartier de Tayouneh, un défilé ininterrompu de clients se pressent aux portes de l’agence de transfert d’argent OMT.

Chaque mois, plus de 250 000 Libanais viennent retirer de l’argent en devises envoyés par leur proches à l’étranger. Ils retirent en moyenne 500 dollars.

« Ca vient de ma fille qui vit à Dubaï, raconte Magida Homsi, 70 ans. Ça nous permet de vivre et de payer les médicaments, le loyer et l’électricité. On ne pourrait pas s’en sortir sans cette aide. » Ces envois d’argent sont le seul filet de sécurité pour de nombreuses familles. Au total, ils représentaient 6,3 milliards d’euros en 2022, près de 40% du PIB libanais.

Un chiffre qui n’a pas fini de croître pour Naji Abou Zeid, à la tête de l’agence de transfert : « Depuis la crise, la confiance dans les banques a été ébranlée. Aujourd’hui, si tu discutes avec n’importe qui au Liban, il a peur de mettre son argent à la banque. Et donc ça a poussé les gens à utiliser plus les transferts d’argent. Nous étions déjà la colonne vertébrale du pays, et désormais, nous le sommes encore plus. »

Le Liban est l’un des pays au monde qui dépend le plus de sa diaspora. Une situation qui pousse la jeunesse du pays à s’exiler toujours plus massivement.

Ce lundi, les stations essence prévoient d’augmenter les prix des carburants.

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