Côte d’Ivoire: les commerçants en colère face au déguerpissement du parc à bétail de l’abattoir de Port-Bouët

En Côte d’Ivoire, le parc à bétail de l’abattoir de Port-Bouët et plusieurs habitations voisines ont été détruits ce samedi soir et dimanche matin par les autorités du district autonome d’Abidjan. Mais ce déguerpissement qui n’est pas du goût des commerçants de bétails de l’abattoir de Port-Bouët a donné lieu à des affrontements entre les forces de l’ordre et des groupes de jeunes.

L’opération s’inscrit dans le cadre de la relocalisation du parc à bétail sur un nouveau site aménagé à l’ex-casse d’Adjamé. Les affrontements ont fait une quinzaine de blessés et des dégâts matériels importants.

Assis devant les tas de gravats causés suite au passage, la veille, des Caterpillar, ces commerçants de bétails à l’abattoir de Port-Bouët ne savent pas où aller. Ils viennent de perdre simultanément leur lieu de travail et leur domicile. La raison, une opération du district autonome d’Abidjan visant à délocaliser le parc à bétail dans la commune d’Adjamé. Mais pour ces commerçants, le nouveau site à eux proposer par les autorités de la capitale, n’est pas adapté.

« Sur ce site, il n’y a pas le courant, il n’y a pas d’eau »

« Ce coin n’est pas bien. C’est la boue ! On va envoyer du bétail là-bas et puis, notre bétail va tomber malade, il y en a d’autres qui vont mourir. On ne sait pas comment on va faire. Sur ce site, il n’y a pas le courant, il n’y a pas d’eau », estime Baba Cissé, un vendeur de mouton.

Cette démolition intervient à deux semaines de la Tabaski, période de grande traite pour ces commerçants de bétails. Boukary ne cache pas sa colère, face à cette situation. « Nous, on n’est pas venu pour le bras-de-fer, nous, on est là seulement pour chercher ce qu’on va gagner ! Si on veut nous envoyer hors d’Abidjan, si c’est un bon coin, bien fait, on va aller là-bas. On est là pour ça ! »

Dans un communiqué, le district autonome Abidjan affirme que la délocalisation du parc à bétail est « une décision concertée ». Il dit être engagé, « à la poursuite du processus jusqu’à son terme ».

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