Cité dans une affaire de corruption sur des contrats pétroliers au Nigeria à la fin des années 1990, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, a décidé enfin de briser le silence. Il estime qu’il a été associé abusivement à cette affaire, précisant que son « mouchoir est blanc ».
« Mon nom ayant été associé abusivement à une affaire de corruption, j’ai l’obligation d’édifier l’opinion, pour qu’il soit clair que mon mouchoir blanc reste toujours immaculé, aujourd’hui et pour toujours, s’il plaît à Dieu. Le mercredi 27 juillet 2022, Monsieur Chikezie Omeje, Journaliste de OCCRP Africa Editor, m’a fait parvenir un message électronique, en me posant six questions autour de cette affaire, questions auxquelles j’ai répondu volontiers, dès le jeudi 28 juillet 2022, avec précision et sérénité », a répondu Niasse.
Qui poursuit : « Je suis effectivement membre fondateur de la Société ADDAX – ORYX, créée en 1987 par des actionnaires de plusieurs nationalités. J’ai fait partie de ces actionnaires jusqu’en 2006, année où cette Société a été admise en Bourse à Toronto, au Canada. J’ai quitté volontairement la Société, dans des conditions légales, parce que j’avais estimé qu’il n’était plus nécessaire de rester actionnaire ».
Selon l’ancien président de l’Assemblée nationale du Sénégal, « tous ces actes posés selon les lois en vigueur, ont été dûment portés à la connaissance des autorités compétentes de la Suisse et du Sénégal ». Et pendant près de vingt années, il dit avoir été informé de certaines décisions, comme celles portant création d’ADDAX – Petroleum mais, une fois cette Société créée, il n’a pris part à aucune réunion de son Conseil d’Administration ou de son staff de Direction. Mais il a fait confiance aux Administrateurs et à la Direction d’Addax Petroleum.
« Il convient de préciser qu’en 1994, cela faisait une année que j’étais redevenu Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur. Exerçant cette fonction, la loi me donnait la possibilité de rester actionnaire d’une Société privée, ce qui, en droit, est un élément de patrimoine non impacté par une charge publique, lorsque l’existence de cet élément de patrimoine est antérieure à la nomination à une fonction d’Etat. Ce que la loi ne permet pas, dans une telle situation, c’est d’occuper des fonctions d’Administrateur et de Directeur. Cela dit, je tiens à préciser, de la manière la plus claire, que je n’ai jamais décidé, ni accepté d’avoir un compte personnel ou un compte commun dans une banque suisse », a précisé Niasse.
Jusqu’au mercredi 27 juillet 2022, date à laquelle il a reçu le questionnaire de OCCRP Africa Editor, Niasse dit « ignorer » l’existence de comptes communs qu’il aurait partagés avec des personnes, dans une banque suisse. « Je n’ai jamais signé aucun document pour l’ouverture de ces comptes et je ne connais même pas le nom des banques et des pays où ces comptes auraient été ouverts, encore moins à quelles fins ils auraient été ouverts et pour quelles transactions ».
« Si mon nom y figure, une telle décision aurait été prise de manière totalement frauduleuse et à mon insu. J’ai toujours eu le souci, en tant que citoyen sénégalais et opérateur privé, d’être transparent dans les activités que j’ai menées, comme Consultant dans divers domaines et comme actionnaire privé de Sociétés légalement constituées, régulièrement inscrites au Registre du Commerce de mon pays, le Sénégal », s’est-il justifié.
« Chaque fois que j’ai occupé des fonctions d’Etat, j’ai quitté, en y mettant les formes légales, tous les postes que j’occupais dans le secteur privé, comme Président et comme Administrateur de Sociétés. Naturellement, j’ai conservé, comme la Loi me le permet, mes actions dans ces Sociétés, ces actions étant un élément de patrimoine organisé et protégé par la loi, pour chaque citoyen. Je brandis à nouveau, mon mouchoir blanc immaculé », dira-t-il.
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