La Société nationale des pétroles du Congo (SNPC), a annoncé, à l’occasion du dernier sommet sur les trois grands bassins forestiers du monde, son projet de planter 50 000 hectares d’acacias sur dix ans. L’initiative fait partie du programme national d’afforestation et de reboisement mais certaines ONG sont sceptiques.
Dénommé « Eco Zamba » ou éco de la forêt, le projet de la SNPC va se dérouler dans la zone savanicole des Plateaux au centre du Congo. Un projet lancé à l’appel du président congolais pour la décennie d’afforestation. Le Directeur général de la SNPC, Maixent Raoul Ominga, en donne ici le principal objectif. « Nous sommes une société pétrolière. Aujourd’hui, sur les enjeux concernant la protection de l’environnement, je pense que nous sommes en première ligne en raison de l’impact de nos activités sur l’environnement. Il nous revenait, pour réparer tant soit peu l’impact de nos activités sur l’environnement, d’initier ce projet qui, en réalité, vient compenser les émissions de nos activités », explique-t-il.
Ce projet de reforestation doit permettre non seulement la séquestration du carbone mais aussi d’accélérer la régénération des sols. « Il faudrait augmenter la couverture forestière nationale pour optimiser les capacités de séquestration de carbone de nos forêts. Et ensuite, donner une solution naturele face aux changements climatiques », apprécie François Mankessi, coordonnateur national du programme national d’afforestation et de reboisement. Au plan socio-économique, François Mankessi voit d’autres avantages : « Pour le Congo, qu’est-ce qu’on gagne ? On gagne en termes d’emplois. Une société qui s’installe aura naturellement un volet social, un volet développement local et un volet emplois pour la population. Et, ça va résorber le chômage dans notre pays », estime-t-il.
La SNPC sera la deuxième société pétrolière à développer un projet de séquestration du carbone dans les plateaux, après TotalEnergies. Mais cette course vers les zones savanicoles laisse perplexe Maixent Agnimba Emeka, le coordonnateur du Forum pour la gouvernance et les droits de l’homme (FGDH). Il pense que ces entreprises se lancent par profit du crédit carbone. « Les sociétés pétrolières n’ont pas vocation à faire du reboisement. Leur vocation est de produire et commercialiser du pétrole. Elles se lancent dans un secteur qui n’est pas le leur. C’est par simple opportunisme. Mais, sur le plan environnemental, nous sommes en train de perdre notre écosystème des savanes. Et, vous avez des animaux, des oiseaux et des insectes qui ne peuvent prospérer qu’en zones de savanes. On n’a pas suffisamment fait des études dessus », dénonce-t-il. Le projet Eco Zamba est prévu pour dix ans. Le coût de son financement n’a pas été révélé.
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