Conflit au Soudan: «Le viol est un moyen de faire peur et de chasser les civils de leurs maisons»

Au Soudan, une instance gouvernementale chargée de lutter contre les violences faites aux femmes a recensé une cinquantaine de viols commis depuis le début du conflit, le 15 avril 2023. « Mais les cas déclarés ne constituent que 2% de ce qui se passe en réalité », explique Soleima Ishaq, la présidente de cette unité. Elle affirme par ailleurs que « les viols visent souvent des mineurs qui ont entre 12 et 18 ans ».

Au Soudan, le conflit qui secoue le pays depuis le 15 avril 2023 frappe particulièrement les civils. L’unité de la lutte contre la violence faite aux femmes, une instance gouvernementale qui existe depuis 2005, a recensé une cinquantaine de cas de viols à Khartoum et au Darfour depuis près de deux mois.

Près de la moitié ont eu lieu au Darfour. Selon cette instance, qui se base sur les témoignages des victimes, ces crimes ont été commis par les Forces de soutien rapide (FSR), forces paramilitaires du général Hemedti.

« Dans la majorité des cas, ces viols ont été commis par des militaires en treillis »

« Les viols visent souvent des mineurs qui ont entre 12 et 18 ans, explique Soleima Ishaq, la présidente de cette unité, au micro d’Houda Ibrahim. Dans la majorité des cas, ces viols ont été commis par des militaires en treillis : celui des Forces de soutien rapide. Le viol, c’est un moyen de faire peur et de chasser les civils de leurs maisons. Selon un témoignage, c’est ce qu’ils font pour que les gens partent et que les paramilitaires occupent les lieux, ou y stockent des armes ».

Et le phénomène serait beaucoup plus important qu’énoncé : « Les cas déclarés ne constituent que 2% de ce qui se passe en réalité. Nous continuons à sensibiliser et à rappeler que le viol est un crime qu’il faut dénoncer pour préserver les droits des victimes. Nous avons un accord-cadre avec l’ONU pour lutter contre les violences sexuelles en temps de conflit car nous avons déjà une histoire avec ce type de violences au Soudan. »

Elle conclut : « Actuellement, il n’y a même pas de protocole de prise en charge après un viol, car les Forces de soutien rapide occupent les dépôts de médicaments à Khartoum… Les médicaments existent mais nous n’y avons pas accès. »

Par ailleurs, la représentante de l’agence de l’ONU pour les femmes au Soudan, Adjaratou Ndiaye, a dit à l’AFP avoir reçu des informations sur « des viols de masse » au Darfour, région de l’ouest du pays.

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