Au Niger, Abdoulaye Seydou a été condamné, vendredi 14 avril, à neuf mois de prison ferme pour « diffusion de données de nature à troubler l’ordre public ». Cet acteur de la société civile nigérienne, coordonnateur du mouvement M62, avait été arrêté fin janvier.
Abdoulaye Seydou a été arrêté alors qu’il revenait d’une visite sur un site d’orpaillage près de Tamou, dans le Tillabéri, dans le sud du pays. Ce site avait été bombardé par les forces armées nigériennes, pour neutraliser des terroristes. L’armée avait annoncé sept combattants tués mais la société civile la soupçonne d’avoir fait plus de victimes dont des civils. Le M62 avait même accusé les forces armées de représailles.
Joint par RFI, l’avocat d’Abdoulaye Seydou, Maître Boudal Effred Mouloul, estime que le combat n’est pas fini. Il prépare déjà des recours.
« Il ne s’agit pas d’une situation qui concerne Abdoulaye Seydou et l’État du Niger mais un dossier qui concerne tous ceux qui s’intéressent, de près ou de loin, à l’espace civique nigérien, aux libertés et à la loi du 20 juin 2022 sur la protection des défenseurs des droits de l’Homme. L’intérêt de cette procédure, c’est de voir si la loi sur la protection des défenseurs des droits de l’Homme est effective, si elle est efficace ou encore si elle est ou pas applicable au Niger. Je pense, heureusement, qu’il y a des voies de recours. Nous restons sereins. Notre client est serein, il comprend tout, le peuple nigérien comprend tout et notre combat, à nous, c’est de faire en sorte que cette décision ne fasse pas jurisprudence dans l’espace civique nigérien. Cela veut dire qu’elle ne sera pas définitive. Nous allons nous battre pour qu’elle soit annulée par la Cour d’appel. »
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