Au Soudan, les combats continuent malgré une nouvelle trêve annoncée mercredi 3 mai. Dans la capitale, Khartoum, où le gros des combats a lieu, des centaines de milliers de personnes vivent terrées chez elles. Elles restent soit par choix, soit parce qu’elles n’ont pas les moyens de partir.
Selon l’ONU, 100 000 personnes ont déjà quitté le pays et plus de 330 000 personnes sont déplacées à l’intérieur même du Soudan. RFI a pu joindre Israa Alnoor, 21 ans. La jeune femme, ainsi que les membres de sa famille sont retranchés dans leur maison, dans le centre de Khartoum. Ils ne savent plus s’ils doivent s’accrocher et rester ou bien évacuer, comme l’ont fait de nombreux amis autour eux.
« Beaucoup de gens sont partis. Il y a très peu de monde dans notre quartier. Par exemple il y a six maisons autour de la nôtre et seule une est habitée, les autres sont vides. Nous avons envisagé, nous aussi, de quitter Khartoum mais nous avons décidé de rester parce que partir est un choix très difficile. Pour l’instant, nous pouvons encore subvenir au minimum dont nous avons besoin pour vivre, comme la nourriture. L’idée de partir est vraiment très dure. Nous ne sommes pas sûrs de pouvoir partir en toute sécurité et nous n’avons pas d’endroit où aller. Nous avons décidé de rester ici mais rester dans notre maison n’est pas non plus une garantie de sécurité car il est arrivé que des soldats rentrent dans les maisons pour voler ou violer les femmes. Nous avons préparé des affaires, fait quelques valises et attendons le moment où nous ne pourrons plus tenir. Mais tant que nous pourrons rester, nous resterons », nous raconte Israa.
« Twitter nous est vraiment utile »
Israa et sa famille ne sortent pas de chez eux sauf pour aller se ravitailler. « Nous ne sortons quasiment pas de la maison. Dehors il y a les paramilitaires des Forces de soutien rapide. Ils font vraiment peur, ils sont dangereux et lourdement armés.C’est mon cousin qui vit chez nous avec sa famille qui sort quand nous avons besoin de quelques chose. il sort avec un autre membre de la famille et achètent tout ce qu’ils peuvent trouver pour limiter les sorties, en général une fois par semaine. Heureusement, il y a des magasins ouverts autour de chez nous et on peut encore acheter à manger, comme des boites de conserves ou des biscuits. Ça, on peut trouver, mais des légumes ou de la viande, ca non, on ne peut pas en trouver. On cherche sur Internet, on demande à nos amis ou sur Twitter. On poste un message demandant par exemple qui habite autour de nous, qui est sorti dernièrement, comment est la sécurité et quels sont les magasins ouverts dans tel ou tel quartier. Twitter nous est vraiment utile ! Aujourd’hui, nous arrivons encore à acheter de quoi manger mais demain, ce n’est pas sûr. On ne sait pas quand tout cela va se terminer. »
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