Le gouvernement colombien et la principale faction de la dissidence des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), l’état-major central (EMC) ont annoncé ce samedi 2 septembre un accord qui permettra d’installer formellement une table pour dialoguer et négocier la paix. Cet accord stipule qu’un cessez-le-feu sera prochainement mis en place pour permettre d’atténuer la violence dans certaines régions du pays. C’est la deuxième fois, qu’un accord pour négocier la paix est annoncé avec les dissidents FARC qui compte environ 3000 membres divisés sur plusieurs fronts.
La trêve, dont la date de début n’a pas été précisée, « visera à réduire la confrontation et la violence », ont précisé dans un communiqué les émissaires du président Gustavo Petro et de « Ivan Mordisco », chef de l’état-major central des Farc (EMC).
L’EMC est composé de rebelles ayant refusé de signer l’accord de paix historique de 2016 entre le gouvernement et la guérilla marxiste.
Depuis son ascension au pouvoir, le président Gustavo Petro, premier chef d’État de gauche du pays et lui-même ancien guérillero, s’efforce pour parvenir à une paix totale avec tous les groupes armés en Colombie.
Le texte précise que ce cessez-le-feu aura un caractère « temporaire » et « national ». Il annonce également le développement d’actions « visant à promouvoir la participation de la société civile au processus de paix » et « l’instauration d’un climat de confiance ».
Les délégués étaient réunis depuis jeudi 31 août dans les montagnes du département du Cauca (sud-ouest), une région durement touchée par le conflit armé, dans le cadre de la première réunion officielle entre le gouvernement et la dissidence des Farc. Celle-ci tire son profit du trafic de drogue et de l’exploitation minière irrégulière.
Les dissidents ont fédéré ces derniers mois plusieurs autres « Fronts » opérant dans diverses régions de la Colombie – principalement en Amazonie, sur la côte Pacifique et à la frontière vénézuélienne. Ses forces sont estimées à près de 3 500 hommes qui se considèrent comme les vrais héritiers de la guérilla historique.
Gustavo Petro avait annoncé le 31 décembre 2022 à minuit une trêve bilatérale avec les cinq principaux groupes armés du pays, mais a suspendu l’accord avec l’EMC en mai, lorsque les rebelles ont tué quatre jeunes indigènes qui s’opposaient à leur recrutement.
Les parties annoncent, dans le communiqué, le début prochain de négociations sans en préciser la date, ni le lieu. Ce processus sera observé par plusieurs pays, dont les noms n’ont pas été spécifiés, ainsi que par l’ONU, l’Organisation des États américains (OEA) ou encore le Conseil œcuménique des Églises.
Une photographie diffusée par le bureau du haut-commissaire pour la Paix, Danilo Rueda, montre ce dernier souriant avec le négociateur en chef officiel Camilo Gonzalez Posso, et le négociateur en chef de l’EMC. Celui-ci est connu sous le nom d’Andrey Avendaño. Le commandant Andrey avait posé comme condition aux futures négociations un accord préalable de cessez-le-feu.
Le président Petro cherche à mettre fin à six décennies de conflit armé en menant des négociations de paix avec tous les groupes armés illégaux, y compris la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN).
(Avec AFP)
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