
Après leur grève de 48 heures les jeudi 13 et vendredi 14 mars 2025, la Fédération des syndicats de la santé (F2S) va entamer des négociations avec le gouvernement ce mardi 18 mars, pour trouver une solution à leurs revendications. Invité de Rfm matin, ce 18 mars, leur porte-parole Cheikh Seck a étalé les difficultés que rencontre leur secteur. Il n’a pas manqué de tacler le ministre de la Santé Dr Ibrahima Sy qui, selon lui, « ne travaille pas ».
Sur la rencontre prévue ce jour avec le gouvernement, M. Seck se dit optimiste : « Je suis un syndicaliste. Devant toutes les situations difficiles, j’ai la ferme conviction qu’on y sortira haut la main. D’ailleurs, lors de la rencontre tripartite Gouvernement-patronat-syndicat, le Premier ministre, Ousmane Sonko, dans son discours, avait déclaré qu’il souhaitait, suite aux négociations, qu’on trouve un consensus et qu’on signe un pacte social avant le 2 avril. Et suite à ces propos, je reste optimiste ».
Le secrétaire général du Syndicat Démocratique des Travailleurs de la santé et du secteur social (SDT-3S CNTS-FC) est revenu sur les revendications du secteur de la santé. « On est conscient des difficultés que traverse l’Etat sur le plan financier, qu’il y a une tension de trésorerie. Ce qu’on demande, c’est un recrutement du personnel car on a un déficit de 15 000 agents ».
Selon Cheikh Seck, l’Etat n’a pas besoin de déverser un franc pour régler ce problème. Il a expliqué : « Sur les plus de 120 agents (médecins, infirmiers) qui servent à Bambey, l’Etat ne paie que les 30 personnes. Le reste, c’est le comité de santé qui s’en occupe. Sur les 1000 agents qui travaillent dans mon hôpital (Cteo), l’Etat ne paie que les 298. Donc, quel est le rôle régalien de l’Etat ? ».
Au même moment, a déploré M. Seck, «l’Etat procède à des recrutements dans d’autres secteurs qui ont les même difficultés ».
Lors de son passage à l’émission Point de vue sur la Rts dimanche 2 mars, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Ibrahima Sy avait annoncé une perspective de recrutement de 3000 à 4000 agents de santé entre 2025 et 2029, dont plus de 60 % seront des personnels médicaux et paramédicaux.
D’où viendra cet argent pour ces recrutements? Selon M. Seck, « Il y a une ligne budgétaire de 1,200 milliard par an décaissé par l’Etat pour payer les contractuels. Ces lignes budgétaires et leur provenance permettaient à l’Etat de procéder à des recrutements politiques. Si cet argent était reversé aux cadres contractuels, le problème serait réglé. L’Etat n’aurait plus besoin d’aller chercher de l’argent ».
Cheikh Seck a profité de l’occasion pour jeter solder ses comptes avec les nouvelles autorités notamment le ministre de la Santé. « Depuis un an, il se préoccupe de recaser ceux qui, dit-il, étaient porteurs du projet. C’est le cas des directeurs des hôpitaux récemment nommés. On ne travaille pas ».
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