Le ministre porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana s’est exprimé sur la casse de la vitre du véhicule de l’opposant Ousmane Sonko jeudi dernier. Il semble justifier cet acte des forces de l’ordre, condamné par des opposants et défenseurs des droits humains.
« Le faite d’être un opposant ne donne pas le droit d’obstruer la circulation. Il faut respecter les forces de défense et de sécurité. Lorsqu’on vous indique une voie, il faut le respecter. Pourquoi un opposant, fut-il populaire ne doit pas obtempérer aux injonctions de la police», a justifié le porte-parole du gouvernement.
Interrogé sur la présence des nervis et de mercenaires au sein des forces de l’ordre lors des émeutes de mars 2021, M. Fofana a nié, parlant « d’affabulations ». «Nous forces de défense et de sécurité nous garantissent cette sécurité qu’il faut. Si vous voulez respecter l’ordre public, aller répondre à une convocation c’est très simple. Maintenant si vous voulez faire autre chose et imaginer que l’État va vous laisser, c’est de l’irresponsabilité (…) Nous comprenons l’opposition. Chaque mois, il y a une nouvelle affabulations. L’État a assez de moyens pour garantir la sécurité des personnes ».
Après avoir quitté le tribunal de Dakar jeudi, le leader de Pastef et son convoi, escortés par une foule de jeunes, ont été stoppés par les forces de sécurité. Ousmane Sonko n’a pas, en effet, voulu suivre les consignes des forces de l’ordre qui voulaient que son convoi emprunte le tunnel de Soumbédioune. La tension est alors montée, poussant ces dernières à faire usage de grenades lacrymogènes pour disperser la foule qui accompagnait le leader de Pastef.
Les forces de l’ordre ont brisé les vitres de la voiture de Ousmane Sonko. Il a été extrait puis conduit dans un véhicule blindé pour le ramener chez lui en compagnie de son avocat, Me Ciré Clédor Ly.
Le procès pour « diffamation » l’opposant au ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang, a été renvoyé au 16 mars prochain, à la demande du bâtonnier de l’ordre des avocats, selon le juge.
Les avocats de la défense qui avaient demandé le renvoi du procès s’étaient d’abord heurtés à l’opposition du juge, du procureur et de la partie civile. Il s’en était suivi une discussion houleuse entre avocats, obligeant le juge à suspendre la séance.
Ouvert le 2 février, le procès avait été renvoyé au 16 février à la demande des avocats de Ousmane Sonko, lequel ne s’était pas présenté à l’audience au motif qu’il n’avait pas reçu de convocation, selon ses conseils.
Mame Mbaye Niang, ministre du Tourisme et des Loisirs, reproche à Ousmane Sonko d’avoir déclaré qu’il avait été épinglé par un rapport de l’IGE (Inspection générale d’Etat) pour sa gestion d’un fonds de 29 milliards du Programme des domaines agricoles communautaires (PRODAC). Niang qui conteste l’existence de ce rapport, a décidé de porter plainte pour ‘’diffamation’’ contre Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor.
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