Cameroun: l’avocat de la famille Zogo demande la requalification de la mort du journaliste en assassinat

L’enquête sur la mort du journaliste Martinez Zogo est toujours en cours. Un nouveau juge d’instruction a été nommé il y a quelques semaines. L’avocat de la famille de Martinez Zogo, maître Calvin Job, se dit satisfait mais souhaite maintenant que les faits, toujours considérés comme des actes de torture, soient officiellement qualifiés d’assassinat.

Voilà bientôt six mois que le journaliste camerounais Martinez Zogo est mort. Il avait été kidnappé à Yaoundé le 17 janvier dernier, et cinq jours après, son corps était retrouvé atrocement mutilé.

Un nouveau juge d’instruction a été nommé il y a quelques semaines. L’avocat de la famille de Martinez Zogo, maître Calvin Job, révèle qu’en début de semaine, deux commissaires des renseignements ont été placés en détention.

Maître Calvin Job se dit satisfait mais souhaite maintenant que les faits, toujours considérés comme des actes de torture, soient officiellement qualifiés d’assassinat.

« On sait exactement qui a fait quoi, comment, à quelle heure, à quel temps, on le sait, explique t-il au micro de Sébastien Nemeth, de la rédaction Afrique de RFI. La réalité du dossier ne peut conduire qu’à la qualification d’assassinat. D’ailleurs, tant qu’il n’y a pas de requalification, nous ne pouvons pas parler d’enterrement ou de mainlevée des scellés sur le corps de Martinez Zogo. Que le juge requalifie, et après, au moins, Martinez sera enterré, son âme aura connaissance de l’inculpation qui aura été retenue contre les auteurs.

Ce qu’on comprend au final, c’est qu’on essaie de nous faire croire que finalement le but ce n’était pas d’assassiner Martinez, le but c’était simplement de le torturer. Mais personne n’est allé le déposer à l’hôpital. On a retrouvé son corps dans la broussaille, mutilé, en état de putréfaction. Donc on ne peut pas nous dire aujourd’hui que cette qualification de torture est celle qui correspond. Nous pensons que le premier juge n’avait pas suffisamment perçu ces enjeux-là, et peut-être aussi qu’il y avait une volonté de préserver une certaine paix sociale. Mais on pense qu’à ce jour, il n’y a plus lieu de le faire, il faut appeler un chat un chat et inculper au regard des actes de chacun. »

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