Burundi: plus de 900 concubines «chassées» de leurs ménages dans le nord du pays

Désiré Minani parle de 900 concubines chassées jusqu’à la fin du mois d’avril dans sa province, ainsi que des conséquences négatives qu’elle a entraînées, notamment les abandons scolaires pour des milliers d’enfants ou encore des femmes jetées à la rue.

Le gouverneur ne cache pas sa satisfaction, même si 100 % des concubines recensées dans sa province n’ont pas pu être toutes chassées de leurs ménages, comme il l’a expliqué lors d’une conférence de presse.

« Nous avons fait sortir 900 concubines entre autres, des communes de la province de Ngozi. Notre objectif a été atteint à plus ou moins 85%. Nous avons également 3600 enfants affectés par le concubinage à Ngozi », dit-il.

Les enfants issus du concubinage, un casse-tête

Ces enfants sont devenus un véritable casse-tête pour l’administration explique le gouverneur de Ngozi : « Nous sommes en train de conjuguer les efforts avec les partenaires techniques et financiers de la province pour essayer de collecter les moyens nécessaires à faire scolariser les 3600 enfants qui risquent d’être une bombe à retardement si rien n’est fait. »

Et pour les 15% de concubines qui n’ont pas pu être chassées jusqu’ici, de vieilles femmes en ménage depuis longtemps, – certaines jusqu’ 25 ans -, ou encore celles en ménage avec des musulmans, selon le responsable administratif.

Autre problème, après avoir chassé une concubine, les autorités obligent l’homme à vivre avec sa première femme et la concubine est ramenée chez ses parents, mais ce n’est pas toujours aussi simple, comme le reconnaît Désiré Minani.

« Nous avons trouvé également des concubines dont leurs parents sont décédés et leurs frères et ou sœurs ne les acceptent pas dans leur ménage. Tout projet doit avoir bien sûr des effets positifs et des effets négatifs. C’est toujours comme ça. ».

Mais le gouverneur de Ngozi persiste et signe. « Tous les concubins qui seront découverts à partir de maintenant seront considérés comme des criminels », dit-il.

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