Burkina: il faut que l’Union africaine « se réveille », selon le Premier ministre

Il faut que l’Union africaine « se réveille », car elle « brille par son absence » et « est en déphasage avec les réalités des peuples », a jugé le Premier ministre burkinabè Appolinaire Kyélem de Tambela.


« L’Union africaine (UA) est en déphasage avec les réalités des peuples, pendant 60 ans, elle n’a fait que tenir des sessions: il faut qu’elle se réveille », a déclaré le Premier ministre cité samedi par ses services après une rencontre vendredi soir à Ouagadougou avec le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat.


« Que fait l’UA pour soutenir le Burkina Faso ? Pendant que notre pays connait une période difficile, on nous parle de chronogramme pour un retour à l’ordre constitutionnel. On nous parle d’élections », mais « les élections, c’est à quelle fin et pour qui? », s’est-il interrogé.


Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 aux attaques de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique, qui se multiplient. Elles ont fait des milliers de morts et quelque deux millions de déplacés.


Le pays, théâtre de deux coups d’Etat militaire en 2022, est dirigé par des autorités de transition conduites par le capitaine Ibrahim Traoré, auteur du deuxième coup d’état le 30 septembre 2022. Elles doivent organiser des élections devant permettre le retour à l’ordre constitutionnel, prévu en juillet 2024.


« Dans notre situation actuelle, nous attendons de l’UA des solutions concrètes », a estimé Appolinaire Kyélem de Tambela. « L’UA brille par son absence, elle brille plus par son discours que par les actes », a-t-il accusé. « Nous souhaitons l’accompagnement de l’UA, mais même si nous ne l’avons pas, nous poursuivrons notre chemin », a-t-il dit, ajoutant: « Notre priorité, c’est d’abord lutter contre le terrorisme et sécuriser notre territoire ».


Egalement cité par les services du Premier ministre burkinabè, Moussa Faki Mahamat a assuré que l’UA était « convaincue de la gravité de la situation au Burkina Faso, de ce fait, nous ne sommes pas insensibles à ce que le pays traverse actuellement ».
Dans un entretien télévisé accordé à des journalistes burkinabè vendredi, le capitaine Ibrahim Traoré a affirmé avoir écrit à plusieurs organisations régionales « pour demander des armes avec une liste, mais nous n’avons rien reçu pour le moment ».

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