Auteur d’une entrée fracassante contre Augsbourg le week-end dernier, le très jeune Jamie Bynoe-Gittens (18 ans) est considéré comme l’un des grands espoirs du club. Si les blessures le laissent enfin tranquille, l’ailier devrait vite marcher dans les pas de son aîné et passé par le BvB, Jadon Sancho.
Il est la nouvelle attraction du Borussia Dortmund. Après Marco Reus, Mario Götze, Robert Lewandowski, Ousmane Dembélé ou plus récemment Jadon Sancho, Erling Haaland, Giovanni Reyna, Jude Bellingham et Youssoufa Moukoko, voici Jamie Bynoe-Gittens. Ses deux entrées contre Augsbourg et Mayence ont réveillé son équipe, qui a fini par s’imposer à chaque fois. Lors du premier match cité, l’ailier de 18 ans a même inscrit un but somptueux d’une frappe enroulée depuis l’extérieur de la surface, après avoir éliminé deux adversaires. «J’ai presque pleuré sur la pelouse» concédait-il après la rencontre. Une joie à la mesure des galères d’un passé très récent.
«Après quatre mois de blessure, marquer un but comme celui-ci était la meilleure chose qui pouvait m’arriver. J’étais tellement émotif. Je n’ai pas pleuré, mais j’étais proche. Ce but signifiait beaucoup pour moi.» L’Anglais est particulièrement doué. Le BvB mise beaucoup sur lui et l’a même prolongé en août dernier jusqu’en 2025. Le problème, c’est que son corps ne le laisse pas souvent tranquille. Blessé pendant trois mois à l’épaule entre septembre et la fin décembre, le voilà enfin de retour. Espérons que ça dure car l’an passé déjà, il avait vécu une première partie de saison blanche, victime cette fois d’une rupture d’un ligament de la cheville en amical contre l’Athletic.
Le covid et deux grosses blessures pour commencer
Il était déjà arrivé en plein covid à l’été 2020 en provenance de l’académie de Manchester City (contre 90 000 euros d’indemnités de formation). Il a ensuite connu les blessures… Un vrai chat noir. Là où beaucoup de jeunes joueurs auraient lâché mentalement, Bynoe-Gittens s’est accroché. Le Borussia Dortmund ne l’a pas lâché d’une semelle mais ne s’est pas précipité non plus. L’ailier a attendu son heure. Lui qui était en train d’intégrer l’équipe première avant sa blessure, il a retrouvé la compétition avec les jeunes du BvB durant l’année 2022, enchaînant les buts et les excellentes prestations (18 matchs, 11 buts et 4 passes décisives toutes compétitions U19 confondues).
C’est surtout en Youth League (6 réalisations en 5 rencontres) que son talent saute aux yeux. Sa vitesse et ses dribbles cassent toutes les défenses jusqu’à cette défaite en quart de finale contre l’Atlético de Madrid. Suffisant tout de même pour être appelé par Marco Rose et finir la saison en compagnie de l’équipe première. Désormais, c’est Edin Terzic qui profite de lui. Malgré sa longue absence pour son problème d’épaule, le champion d’Europe U19 (en juin dernier) aligne des statistiques assez bluffantes. En 181 minutes passées sur les terrains de Bundesliga seulement et sans jamais être titulaire au coup d’envoi, il a déjà marqué à deux reprises (contre Fribourg lors de la 2e journée avant de se blesser, et Augsbourg donc).
Dans les pas de Jadon Sancho
«Ces derniers mois, il ne pouvait pas être avec nous sur le terrain d’entraînement, mais il était avec nous au club presque tous les jours. Il a travaillé dur et intensément en salle de musculation pour être encore plus fort et mieux armé à son retour» vante son entraineur, qui reconnaît une farouche volonté de réussir et une grande force mentale chez son joueur. Il a par exemple profité de sa première blessure à la cheville pour apprendre l’allemand. «Il le parle presque parfaitement» salue Terzic. Désormais, Bynoe-Gittens espère marcher tout droit dans les traces de celui qui était encore il y a peu de son temps son coéquipier, un certain Jadon Sancho.
Anglais, ailier prometteur, passé très jeune de Manchester City au BvB, forcément le parallèle est facile à faire. C’en est même troublant. «Quand Jadon Sancho était à City, il excellait en U18 et marquait à chaque match. Je veux être comme lui de toute façon» reconnaissait le cadet dans un podcast. Les deux joueurs ont carrément le même agent, Emeka Obasi. «Nous sommes très similaires à bien des égards, mais nous sommes également différents, décrivait le Borussen à Sport Bild. Jadon est plus technique et cherche plus les combinaisons. Mon jeu est un peu plus direct». Il peut également évoluer sur les deux côtés, là où Sancho joue principalement à droite.
Objectif Ballon d’Or
Le natif de Londres doit désormais chercher la continuité en Bundesliga, lui qui avait tendance plus jeune à foncer bille en tête. «Je dois être plus dangereux dans la surface et améliorer ma finition. C’était également l’un des objectifs de l’entraînement pendant la trêve hivernale.» Des objectifs qui ne lui font pas peur puisqu’il rêve carrément de la récompense individuelle suprême : «gagner un jour le Ballon d’Or», «un objectif très ambitieux mais pas fou». Remarque, s’il atteint le même niveau que Jadon Sancho dans la Ruhr (50 buts et 64 passes décisives en 137 matchs en 4 saisons), il se donnerait les moyens d’y parvenir.
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