Bagarres, insultes à l’Assemblée nationale : la colère de Macky Sall

Les dernières élections sénégalaises dont les législatives du 31 juillet dernier confirment la « tradition de démocratie majeure et apaisée » du pays, a déclaré le président de la République, Macky Sall, se félicitant de l’ »expression plurielle’’ dont la nouvelle Assemblée nationale est le reflet et qui « mérite écoute et respect ».

« J’ai souhaité m’adresser à vous après les élections législatives du 31 juillet 2022 celle des hauts conseillers des collectivités territoriales du 04 septembre et l’installation du nouveau Parlement », a-t-il avancé vendredi soir dans un message radiotélévisé. « Comme en janvier dernier pour les élections territoriales, nous sommes allés aux urnes le 31 juillet pour élire nos députés. A l’unanimité, les observateurs internationaux et de la société civile, ont témoigné que le scrutin, qui s’est déroulé sous la supervision des organes administratifs et judiciaires compétents, a été paisible, libre et transparent, garantissant ainsi la sincérité du vote et la crédibilité des résultats », a-t-il dit.

Selon Macky Sall, grâce à la participation citoyenne, « dans le calme et la sérénité, notre pays a confirmé sa tradition de démocratie majeure et apaisée. Cela fait notre honneur et notre fierté ».Il dit remercier et féliciter les services de l’Etat, les organes de contrôle, ainsi que les Forces de défense et de sécurité, « pour la parfaite organisation du scrutin, en pleine saison des pluies, six mois seulement après les élections locales ».

« J’y associe les acteurs de la société civile et des médias, dont l’implication active a contribué à la crédibilité des opérations électorales », a ajouté le président de la République, avant d’adresser aux députés élus de toutes les formations politiques, ses « vives félicitations » et « vœux de succès dans l’exercice de leur mandat ».

« J’ai également une pensée pour les candidats non élus et les députés sortants. Le renouvellement du mandat électif étant l’essence de la démocratie, la composition de la nouvelle Assemblée reflète la liberté et la pluralité de nos choix, mais aussi nos aspirations et nos espoirs. Cette expression plurielle mérite écoute et respect », a souligné le chef de l’Etat.

A ses yeux, cette « expression plurielle » « rappelle à ceux et celles qui bénéficient du suffrage universel qu’en démocratie, le pouvoir appartient au peuple, et que le mandat électif n’est pas un privilège, mais une charge à échéance régulière, au service du bien commun ». Il a salué « dans le même esprit (…) le bon déroulement des élections pour le renouvellement du Haut Conseil des Collectivités Territoriales », le 4 septembre dernier, avant de revenir sur les législatives du 31 juillet dernier. Cette échéance électorale « refermée, il n’y a plus à mes yeux des candidats de camps opposés, mais des représentants du peuple, élus par et pour le peuple. Il en est ainsi parce que d’Est en Ouest, du Nord au Sud, chaque voix citoyenne compte, avec les mêmes droits et la même dignité », a-t-il relevé.

« Au demeurant, au-delà de nos convictions et nos choix individuels, nous sommes un même peuple, nous avons la même histoire et le même destin. La nation sénégalaise reste une et indivisible. Nous sommes une seule et même famille », a assené le président Sall. « Le choc des idées et des ambitions ne doit jamais nous faire oublier notre vivre ensemble. Voilà pourquoi je regrette profondément les incidents survenus à l’occasion de l’élection du Bureau de l’Assemblée nationale », mardi et mercredi derniers.

« Le spectacle désolant auquel certains se sont livrés dans l’enceinte de la Représentation nationale, en détruisant du matériel et en violant la sacralité des lieux foulant ainsi aux pieds des dispositions du règlement intérieur de l’Assemblée nationale est d’une extrême gravité », insiste Macky Sall.

Selon lui, cette situation est « indigne d’une démocratie majeure et indigne de la confiance du peuple », et ce « n’est certainement pas ce que les citoyens, qui ont voté dans le calme et la transparence, attendent de leurs représentants ».La rentrée parlementaire du lundi 12 septembre dernier avait été marquée par des échauffourées, bagarres, des insultes, sans compter un micro arraché, au point que la gendarmerie avait été appelée à la rescousse pour la poursuite des travaux.Parmi les points de blocage ayant crispé les discussions, il y avait surtout celui relatif à « l’incompatibilité » des postes de ministres et de députés.

Les parlementaires de l’opposition s’étaient succédé au pupitre pour demander que les deux députés qui sont encore en poste au gouvernement ne puissent pas voter puisqu’ils n’ont pas démissionné de leurs responsabilités exécutives.

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