Avec le char Abrams, Kiev se dote d’un tank « qui sait encaisser des coups »

Promis par le président américain Joe Biden, les premiers chars Abrams M1A1 sont arrivés en Ukraine, a fait savoir, lundi, son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky. Avec sa grande puissance de feu et son blindage renforcé, ce char robuste constitue un atout de plus dans la manche de Kiev face à l’armée russe.

Enfin, l’Abrams n’est pas fait pour les opérations discrètes. Son moteur à turbine a tendance à dégager d’importantes quantités de gaz chaud, ce qui le rend facilement repérable par des caméras thermiques.

Quel poids dans la contre-offensive ?

Éléments clés des opérations offensives dans la guerre moderne, ces chars d’assaut lourds représentent une force de frappe supplémentaire pour l’armée ukrainienne mais sans que leur nombre soit suffisant pour qu’ils s’avèrent décisifs.

« Ces chars arrivent en nombre limité. L’enjeu pour Volodymyr Zelensky, c’est de faire en sorte que cette livraison soit la première d’une livraison en masse, quelques dizaines voire une centaine d’Abrams », analyse le général Paloméros.

Par ailleurs, les Abrams M1A1, comme tous les autres chars occidentaux, restent vulnérables aux mines qui ralentissent actuellement la progression des Ukrainiens.

« Le problème des Ukrainiens, c’est de percer les lignes de défense russes pour trouver derrière les réserves et les engager dans un combat. Mais tant que la ligne de défense n’est pas percée, il n’y a pas de combat à mener », explique Marc Chassillan, qui souligne l’importance des engins du génie destinés à « brécher », c’est-à-dire à « ouvrir des couloirs dans les champs de mines pour que les blindés et l’infanterie puissent passer ».

« Or, ces engins de ‘bréchage’, nous n’en avons pas. La France, par exemple, n’en possède que six », poursuit l’expert. « Tout simplement parce que cela fait 30 ans qu’on a complètement abandonné l’idée qu’un jour on puisse avoir à ‘brécher’ des champs de mines. »

La contre-offensive ukrainienne se heurte à l’heure actuelle à une vaste ligne russe de fortifications, de pièges antichar et de mines ralentissant les efforts de reconquête de Kiev, qui n’a réussi à reprendre jusqu’ici qu’une poignée de villages dans le Sud et dans l’Est.

Cependant, les forces ukrainiennes sont parvenues ces dernières semaines à atteindre les premières lignes russes dans le Sud avec la capture, début septembre, de la localité de Robotyné, dans la région de Zaporijjia. De quoi entretenir l’espoir d’une percée cruciale avant l’arrivée des premiers frimas de l’hiver.

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