Dix jours après les propos du président tunisien Kaïs Saïed sur les migrants et une vague d’agressions contre les ressortissants subsahariens en Tunisie, de plus en plus d’Ivoiriens postulent à un rapatriement dans leur pays. Reportage devant l’ambassade de Côte d’Ivoire, ce jeudi 2 mars 2023.
En Tunisie, des centaines d’Ivoiriens arrivent chaque jour devant leur ambassade pour postuler à un rapatriement volontaire. Depuis l’appel de leur chancellerie le 24 février 2023 pour enregistrer les Ivoiriens désireux de repartir dans leur pays, le gouvernement Ivoirien a également annoncé le déblocage, le 1er mars d’un milliard de francs CFA (1,5 million d’euros) pour aussi octroyer un pécule à 500 ressortissants identifiés pour le retour volontaire et faciliter ainsi leur réintégration dans le pays selon le porte-parole du gouvernement ivoirien. La date d’arrivée du premier avion n’a pas été encore donnée.
Néanmoins, devant l’ambassade de Côte d’Ivoire, ce 2 mars 2023, la foule s’amasse encore à l’entrée. Laurent Cédric, 33 ans, est venu, en espérant pouvoir partir chez lui bientôt. « On est là par rapport à la carte consulaire, en fait par rapport à la situation en Tunisie, explique-t-il. On est chassé de notre maison, on ne peut plus travailler. Le président tunisien demande à ce qu’on rentre chez nous. Il y a un problème de racisme, en fait. C’est pour ça qu’on est là, pour se faire enregistrer chez nous ».
« Si on me dit « va dans ton pays », ce n’est pas un jeu »
Le gouvernement Ivoirien a annoncé l’envoi d’avion et d’une aide financière pour ceux qui rentrent volontairement. « Dieu merci, le président [ivoirien Alassane Ouattara, Ndlr] a un projet quand-même pour nous, pour un petit dédommagement », poursuit Cédric.
Magui, 35 ans, est prêt pour le départ. « Je ne veux plus rester ici en Tunisie, lâche-t-il. Je suis prêt à partir dans mon pays. Parce que si on me dit « va dans ton pays », ce n’est pas un jeu… On était venu se chercher mais on nous a dits c’est impossible, donc on veut rentrer chez nous ».
Joachim, lui, a trouvé une solution à son problème de logement et veut rester. « J’ai été chassé dans une première maison. Et la deuxième maison, le gars m’a pris et m’a amené à la mairie, raconte-t-il. On a fait une déclaration. Il m’a dit que je peux rester et on verra pour les jours à venir. Donc, pour l’instant, je crois bien que je suis là ».
Cinq cents Ivoiriens devraient être rapatriés selon les premières annonces du gouvernement Ivoirien. La Tunisie compte près de 7000 ressortissants Ivoriens selon l’Institut National de la Statistique.
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