Plus de dix jours après l’inauguration de Cyril Ramaphosa pour un second mandat, le chef de l’État a dévoilé un gouvernement d’union nationale extrêmement élargi. Y figurent 75 ministres et ministres adjoints. Neuf partis différents sont représentés. C’est un format inédit pour la démocratie sud-africaine alors que le Congrès national africain a dominé le paysage électoral depuis 30 ans. Mais sa perte de la majorité absolue, lors du dernier scrutin, l’oblige à trouver des partenaires.
La promesse de réduire le nombre de ministères vient de voler en éclat, car il a fallu faire de la place et contenter tout le monde. Certains ministères sont donc appuyés par deux ministères adjoints, attention à ne pas se marcher sur les pieds.
L’Alliance démocratique, le parti arrivé deuxième, obtient six ministères. Son chef John Steenhuisen est nommé à l’Agriculture. Le parti obtient aussi le ministère de l’Intérieur en pleine réforme de l’immigration et alors que le processus d’attribution des visas est défaillant.
En revanche, l’ANC conserve les Affaires étrangères, sorte de domaine protégé, où est promu le jeune Ronald Lamola, qui s’est illustré en portant l’accusation de génocide à Gaza contre Israël devant la Cour internationale de Justice.
Autre nomination marquante, le politicien xénophobe Gayton McKenzie qui rêvait de l’Intérieur ou de la police, doit se contenter des Sports et de la Culture. Et puis le chef du parti afrikanner, Freedom Front Plus, une minorité au pouvoir sous le régime d’apartheid, devient ministre des Prisons.
Le gouvernement est donc une alliance hétéroclite de partis très différents. Un gouvernement gonflé à l’hélium, que ses opposants essaieront de faire éclater en vol.
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