Afrique de l’Ouest: la restructuration de la présence militaire française est en marche

Alors que les militaires français quittent le Niger, au Sénégal, voilà douze ans qu’un peu moins de 500 militaires français assurent des formations et des entraînements pour des officiers sénégalais et ceux des 15 pays de la Cédéao. Mais dans les prochains mois, la présence des militaires français au Sénégal va évoluer : elle sera à la fois être réduite et les formations de plus en plus être cogérées avec l’armée sénégalaise. Exemple avec cette séance d’entraînement au renseignement que RFI a suivie.

Dans un bureau, quatre officiers en uniforme sont en train de délimiter leur zone d’opération sur une carte du nord du Ghana. Toute la journée, ces militaires béninois, ivoirens, ghanéens et guinéens s’exercent à collecter des renseignements pour gérer des situations inattendues.
 
Un exercice grandeur nature différent de ce que fait cet officier béninois habituellement. « Aujourd’hui, nous nous retrouvons dans un environnement international ; ce n’est plus : chaque armée travaille dans son pays, nous sommes amenés à coopérer », nous explique-t-il.
 
Signe que les temps changent, pour la première fois un officier de l’armée sénégalaise co-organise cet entraînement avec les Français. Un modèle vanté par le lieutenant-colonel Louis qui coordonne cette formation. « Je pense qu’on n’a pas la sensibilité suffisante pour certaines nuances de travail pour nos camarades de l’Afrique de l’Ouest. » Une présence sénégalaise est importante, souligne l’officier. Lorsqu’un Français parle à un Béninois, il y a une petite barrière. Lorsque l’on est entre compatriotes de la sous-région, les choses sont plus fluides. »
 
Depuis quelques jours, les drapeaux français et sénégalais ornent également le bâtiment dans lequel a lieu cet entraînement, à l’image de la transformation que veut opérer cette base militaire française.
 
« Nous sommes en train de mettre en oeuvre les décisions présidentielles, précise le colonel Eric Talleu, chef d’état-major des éléments français au Sénégal. la volonté est d’être de plus en plus imbriqué avec le partenaire sénégalais, et l’une des premières incarnations de cette imbrication, c’est ce pôle d’entrainement conjoint. C’est bien ça l’avenir ! »
 
Autre impact de ce nouveau modèle décidé en janvier dernier : la réduction de la présence des militaires français au Sénégal. D’ici l’été 2024, ils devraient ainsi passer de 500 à 260 environ, pour l’essentiel des instructeurs qui resteront pour poursuivre les formations.

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