À Treichville, le PPA-CI de Laurent Gbagbo courtise la jeunesse ivoirienne

En Côte d’Ivoire, la fête de la Renaissance s’est achevée hier soir. Cette fête initiée par le parti d’opposition du PPA-CI, célèbre l’acquittement définitif par la CPI de Laurent Gbagbo, il y a deux ans. Pour l’ex-président ivoirien, c’était surtout l’occasion d’aller à la rencontre de ses militants, et notamment des jeunes.

Samedi était organisée une rencontre au Palais de la Culture de Treichville. Le parti de Laurent Gbagbo tente de courtiser les jeunes avec des promesses pour les élections locales de cette année.

Wilfried N’Gbakre est entrepreneur. Il s’est inscrit sur les listes électorales tout récemment et devrait voter pour la première fois cette année. Jusque-là, ce jeune de 28 ans ne s’intéressait pas à la politique. Mais la figure de Laurent Gbagbo le séduit. Wilfried est donc venu avec sa liste de doléances pour améliorer la situation des jeunes. « Les jeunes ont besoin de travailler. Il faut les garder, comme ça ils n’iront pas dans d’autres pays », selon lui.

Plusieurs jeunes militants du PPA-CI ont fait le déplacement en groupe, de l’intérieur du pays, pour écouter leur leader.

Il y a aussi de nombreux sympathisants, qui ne sont pas membres du parti. À l’image d’Abrow Obed. « On a besoin d’un programme concret, on a besoin de sentir la jeunesse grandir. »

Sur scène, c’est Me Habiba Touré, l’avocate personnelle de Laurent Gbagbo et membre du comité scientifique, qui dévoile quelques propositions du PPA-CI envers les jeunes. « Et c’est parce que vous voulez des solutions maintenant qu’à l’occasion des élections locales, ce sera l’occasion pour le PPA-CI de mettre en oeuvre des mesures urgentes, afin que la jeunesse ait pu juger et voir : est-ce que le PPA-CI tient ses promesses ? Est-ce qu’on peut leur faire confiance pour 2025 ? Chaque candidat du PPA-CI devra obligatoirement intégrer des jeunes dans les conseils municipaux et régionaux. »

Du réalisme face aux jeunes

Les jeunes sont surexcités, malgré plus de 4 heures d’attente. Laurent Gbagbo s’installe enfin sur son fauteuil : et il insiste en précisant avoir apporté les chaises baoulés de son salon. Il précise qu’il lui manque juste son jus de coco. De quoi, détendre l’atmosphère, qu’il veut conviviale.

Le débat est modéré par un journaliste. Puis quatre jeunes du public saisissent le micro pour transmettre leurs préoccupations. « Je suis au carmel, mais j’ai effectué le déplacement tellement cet évènement me tenait au coeur. Pourquoi nous la jeunesse ivoirienne devrions-nous avoir confiance en votre leadership au détriment des leaders des autres partis politiques ? », interroge une étudiante.

Laurent Gbagbo répond avec un brin de réalisme. « On n’est pas obligé de faire confiance à tel homme politique ou en tel autre. Les hommes politiques sont comme des commerçants. Chacun vend sa marchandise. Toi tu viens au marché, tu regardes, tu achètes ce qui te plaît. »

L’ancien président donne son avis sur les violences électorales, le panafricanisme, la décentralisation… et il conclut en donnant quelques conseils. « Il faut se battre. Ce que je vous souhaite, à chacune et à chacun, c’est d’arriver au sommet. »

Les revendications des jeunes collectés par le PPA-CI ces dernières semaines ont été consignées dans un « Livre Blanc ». Et ce parti promet des « mesures urgentes » pour intégrer davantage les jeunes au sein des conseils municipaux et régionaux en cas de victoire aux élections locales.

Prochaine étape pour le parti : la publication de sa liste de candidats aux municipales et aux régionales.

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