Une semaine après le début de l’opération Wuambushu («reprise», en mahorais) à Mayotte dans le but de lutter contre la délinquance, l’immigration illégale et les bidonvilles, l’opération, voulue par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, a subi de multiples revers.
Sur le papier, l’opération semblait fin prête. Quelque 1 800 forces de l’ordre pour un seul but : détruire 1 000 bangas (cabanes en tôles dans les bidonvilles mahorais) en deux mois, expulser des milliers de clandestins et arrêter une soixantaine de bandes criminelles. Mais sur le terrain, après une semaine de déboire judiciaire et diplomatique, Wuambushu est presque au point mort. La faute à des conflits diplomatiques avec les Comores qui refusent d’accueillir les expulsés et à la justice qui a suspendu une opération de démolition de bidonville
Quelques dizaines de personnes ont été interpellées, une quinzaine impliquées dans les affrontements de la semaine et une autre en situation irrégulière. Seulement dix logements ont été rasées.
Une île dans l’attente
Les maigres résultats obtenus cette semaine n’ont en tout cas pas altéré le soutien des Mahorais. Ils mettent toutefois en garde le ministre de l’Intérieur : maintenant que la machine est lancée, pas question de faire marche arrière. « Gérald Darmanin est condamné à réussir, sinon ce sera le chaos », expliquait à RFI Fatihou Ibrahime, président d’un collectif de citoyens.
Mayotte reste donc suspendue à cette opération. Si les démolitions reprennent, tout le monde craint une flambée de violence, mais si Wuambushu ne reprend pas, les Mahorais se disent prêts à agir eux même. Et dans les bidonvilles, même si les démolitions n’ont pas commencé et que les expulsions sont au point mort, le mot Wuambushu est sur toutes les lèvres. Depuis une semaine, de nombreux habitants ne sortent plus de chez eux ou se cachent de peur de se faire arrêter.
Partager